L’hôtel Pullman de Kinshasa a abrité, samedi 25 octobre, la première Table Ronde Nationale sur la Lutte contre les Cancers de la Femme, organisée par le ministère de la Santé publique, de l’Hygiène et de la Prévoyance sociale sous la direction du docteur Samuel Roger Kamba. L’événement s’est tenu sous le haut patronage du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et la supervision de la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka.

Placée sous le thème « Ensemble contre les cancers féminins : comprendre, agir et protéger la vie », la rencontre a réuni la Première Dame Denise Nyakeru Tshisekedi, les membres du gouvernement, des professionnels de santé, des partenaires techniques et financiers ainsi que des survivantes du cancer. Tous ont répondu à l’appel du ministre de la Santé pour une mobilisation nationale face à un fléau silencieux qui frappe chaque année des milliers de femmes congolaises.
Selon les données du Centre National de Lutte contre le Cancer (CNLC), la RDC enregistre chaque année plus de 15 000 nouveaux cas de cancer du sein et du col de l’utérus, soit près de 40 diagnostics quotidiens. « Autrement dit, deux femmes apprennent chaque heure qu’elles sont atteintes d’un cancer, souvent à un stade avancé », a précisé le docteur Samuel Roger Kamba. Face à cette réalité, le ministre a insisté sur l’urgence d’une mobilisation nationale et a salué les progrès déjà réalisés : la création du Centre National de Lutte contre le Cancer, la gratuité de la radiothérapie et des médicaments essentiels, la formation de 245 professionnels de santé et l’introduction prochaine, dès 2026, de la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV).
Prenant la parole, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka a rappelé que la santé des femmes constitue un pilier central du développement national. « Derrière chaque donnée, il y a une femme, un foyer, un avenir suspendu », a-t-elle déclaré, avant d’appeler à transformer cette table ronde en un acte fondateur. « Elle doit produire un cadre d’action concret, articulé autour de la prévention, du dépistage précoce, de la prise en charge et du financement durable. »
La cheffe du gouvernement a également réaffirmé l’engagement de son exécutif à garantir l’accès équitable aux soins : « La santé de la femme est un droit inaliénable, protégé par la Constitution et garanti par l’action publique. Ce droit, nous continuerons à le défendre par la réforme, la transparence et l’investissement. »
Au cours de la cérémonie, la Première Dame, Denise Nyakeru Tshisekedi, a été officiellement désignée “Marraine de Rose”, titre symbolique de son engagement dans la lutte contre les cancers féminins. Déjà active dans la sensibilisation contre la drépanocytose et l’éducation des jeunes filles, elle devient désormais le visage de la mobilisation nationale pour la santé de la femme. « La Marraine de Rose incarne le leadership féminin dans ce combat essentiel », a souligné le ministre Roger Kamba.
Les travaux de la Table Ronde aboutiront à l’adoption de la “Déclaration de Kinshasa sur la Lutte contre les Cancers de la Femme”. Ce document définira les priorités nationales, les engagements du gouvernement et les mécanismes de suivi sous la coordination du CNLC.
Depuis 2020, sous l’impulsion du Président Félix Tshisekedi, le secteur de la santé publique connaît une modernisation progressive : les médicaments anticancéreux et la radiothérapie sont désormais gratuits dans plusieurs provinces, et près de 3 000 patientes en ont déjà bénéficié.
En clôturant la rencontre, le docteur Samuel Roger Kamba a souligné la portée historique de cette initiative : « Protéger la santé des femmes, c’est protéger l’avenir de la Nation. » Avec cette première table ronde, la RDC amorce une nouvelle ère de lutte intégrée contre les cancers de la femme, fondée sur la prévention, la solidarité et la dignité humaine.
Don Momat
