La redevance de sécurité, une taxe de trop ?

Annoncée dans un document officiel du ministère de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, une nouvelle taxe suscite déjà la polémique. Dans les prochains jours, tout voyageur devra s’acquitter d’une redevance de sécurité de 30 dollars américains à l’arrivée et au départ des aéroports internationaux de la République démocratique du Congo.

Cette mesure découle d’un partenariat public-privé signé entre le gouvernement congolais et la société américaine Securiport LLC, chargée de mettre en place un système intégré de gestion des services de sécurité et d’immigration.

Selon les termes du contrat, Securiport assurera le financement, la conception, la mise en œuvre et la maintenance du système, ainsi que la formation des agents congolais. À l’expiration de l’accord, l’ensemble des infrastructures et équipements sera transféré à l’État.

La rémunération du partenaire privé proviendra directement de cette redevance de 30 USD appliquée à chaque passager. La répartition des fonds prévoit que 15 % des montants perçus reviendront à l’État congolais, tandis que 85 % seront alloués à Securiport.

Bien que la date d’entrée en vigueur de cette taxe ne soit pas encore connue, elle fait déjà beaucoup de bruits sur la toile. De nombreux congolais dénoncent une nouvelle charge financière, venant s’ajouter au Go Pass (55 USD), lui aussi contesté pour des objectifs jugés similaires. Nombreux soulignent le poids de ces frais dans un contexte économique déjà difficile pour la population. Ce qui veut dire que chaque voyageur devra désormais s’acquitter d’un montant de 30 dollars américains par trajet, en plus du GoPass fixé à 55 dollars, portant ainsi le coût total des redevances aéroportuaires à 115$ dollars par voyage.

La décision ne laisse donc pas indifférent, certains dénoncent une taxe de trop, tandis que d’autres s’interrogent sur la transparence entourant la gestion de cette redevance.

Déjà en février 2024, avant même la signature du contrat, la Direction générale des migrations (DGM) avait exprimé des réserves lors de la visite d’une délégation de Securiport accompagnée du cabinet du ministre de l’Intérieur. Dans un communiqué daté du 12 février 2024 et signé par Roland Kashwantale, alors directeur général de la DGM, l’institution estimait que les services proposés par Securiport étaient déjà opérationnels et ne nécessitaient pas de nouveaux coûts pour les voyageurs.

« La majorité des solutions proposées étant déjà opérationnelles à nos postes frontaliers à travers un système efficace de gestion des données migratoires. En outre, les innovations préconisées ne nécessitent pas un accord particulier avec impact financier », pouvait-on lire dans le communiqué.

Damany Mujinga

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