La République démocratique du Congo (RDC) fait face à une épidémie de choléra inquiétante, qui touche désormais 20 des 26 provinces du pays. En seulement neuf mois, plus de 58 000 cas suspects ont été enregistrés, selon le ministère de la Santé, avec plus de 1 700 décès, soit un taux de létalité supérieur à 3 %.
Les inondations, les conflits, les déplacements massifs de populations et l’insuffisance des systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau exacerbent la propagation de la maladie. La situation s’aggrave dans des zones jusque-là épargnées, et la saison des pluies à venir augmente le risque de nouvelles flambées.
Mercredi à Kinshasa, Médecins Sans Frontières (MSF) a tiré la sonnette d’alarme lors d’une conférence de presse, appelant à une réponse multisectorielle et à un renforcement des financements pour permettre à davantage de partenaires humanitaires d’intervenir sur le terrain. « La rapide propagation de l’épidémie nous préoccupe particulièrement. Sans action urgente, de nouvelles flambées sont inévitables », a alerté le Dr Jean-Gilbert Ndong, coordonnateur médical de MSF en RDC.
Depuis janvier, MSF a intensifié ses interventions dans plusieurs provinces, notamment le Nord et le Sud-Kivu, le Maniema, le Sankuru, la Tshopo et Kinshasa. Sur le terrain, la riposte se heurte toutefois à des obstacles majeurs : financement limité, coordination insuffisante, manque de personnel et de fournitures médicales, ainsi qu’un accès difficile à certaines zones en raison de l’insécurité et des infrastructures.
Le choléra est une infection bactérienne hautement contagieuse, mais préventive et traitable, qui se propage surtout là où les conditions d’hygiène et l’accès à l’eau potable sont insuffisants. Les grandes villes comme Kinshasa et les zones rurales accueillant des populations déplacées sont particulièrement vulnérables.
MSF et ses partenaires appellent à une action coordonnée, combinant soins médicaux, vaccination, amélioration de l’accès à l’eau potable et assainissement, afin de contenir cette épidémie qui représente une menace majeure pour la santé publique en RDC.
Don Momat
