Exploitation du manganèse dans le Kongo Central
Une joint-venture signée au Japon pour un projet structurant
Un nouveau jalon dans la coopération économique entre la République Démocratique du Congo et le Japon a été posé ce samedi à Osaka. À l’occasion du forum d’affaires RDC-Japon, placé sous le thème « Investir en RDC », un mémorandum d’entente a été signé entre Kerith Resources Ltd., entreprise congolaise, et Asia Mineral Limited (AML), société japonaise. Cette entente donne naissance à une joint-venture pour l’exploitation et la transformation du manganèse dans la province du Kongo Central.
Le projet, qui portera le nom de KIVUVU, mot qui signifie « Espoir » en langue locale, vise une production annuelle estimée à deux millions de tonnes de manganèse. L’initiative, qui devrait générer 2 500 emplois directs, est annoncée comme une opération majeure pour le développement économique régional, avec des retombées attendues dans l’ensemble de la chaîne industrielle et logistique.
« Nous allons formaliser notre joint-venture dans deux semaines en créant une société locale qui va s’appeler KIVUVU Kongo Mines. Nous voulons l’enregistrer au registre du commerce section Kongo Central », a affirmé Felly Samuna, président de la Chambre de commerce et d’industrie du Kongo Central.
Avant le lancement des travaux, une campagne de sensibilisation communautaire sera conduite pour présenter le projet aux populations concernées, dans une démarche de transparence et d’inclusion.
Ce partenariat, structuré selon un modèle de coentreprise dans lequel la partie congolaise détient 40 % des parts, s’inscrit dans une stratégie à long terme de diversification économique. Il reflète une volonté affichée de mobiliser le potentiel extractif du pays dans le cadre de partenariats public-privé jugés durables et équilibrés.
Affaires et paix étant deux concepts étroitement liés, la Première Ministre a profité de ce forum d’Osaka pour féliciter le Président américain Donald Trump pour son engagement en faveur d’un accord historique en faveur d’une paix durable dans l’Est de la RDC. Ce qui est en droite ligne avec la vision du Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi. Pour elle : « Cet accord, à l’aube de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance de notre pays, marque une nouvelle ère de paix et de développement dans la région des Grands Lacs et en RDC, en particulier. »
Au-delà de l’annonce industrielle, le forum a mis en lumière une dynamique diplomatique et économique plus large entre la RDC et le Japon. L’événement a réuni des représentants du gouvernement congolais, des investisseurs japonais, des institutions financières et de nombreux porteurs de projets. Une série de panels thématiques ont permis d’échanger sur les opportunités sectorielles dans les domaines de l’énergie, des mines, du commerce extérieur, de l’industrie ou encore des PME.
Fait notable, la dimension culturelle a été fortement valorisée lors de ce forum économique, en cohérence avec le quatrième pilier du programme d’actions gouvernemental, axé sur la revalorisation de la culture et des arts comme leviers du développement. Une attention inhabituelle pour un événement de cette nature, renforcée par une visite officielle à l’Expo universelle Osaka 2025, où la culture congolaise a également été mise à l’honneur.
Ce forum, conclu sur une note optimiste, aura donc servi de cadre à une convergence d’intérêts économiques, diplomatiques et culturels, dans une logique d’intégration régionale et de transformation structurelle du tissu économique congolais.
Don Momat