L’Orchestre Symphonique Kimbanguiste a donné, samedi 18 octobre, une représentation à la hauteur de sa réputation au Centre culturel et artistique pour les pays de l’Afrique centrale (CCAPAC). Sous la baguette du maestro Armand Diangienda, les musiciens ont revisité les grands classiques du répertoire lyrique mondial, de Carmen à La Traviata, dans une salle comble où résonnaient applaudissements et silences suspendus.
Parmi les invités, la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, entourée de plusieurs de ses collaborateurs et de membres du corps diplomatique, a assisté à ce concert intitulé « La soirée d’opéra », porté par une ambition claire : faire rayonner la musique classique congolaise, et les jeunes talents qui en assurent la relève.
Ces voix montantes sont issues de l’Atelier lyrique de Kinshasa (ALK), structure de formation parrainée par le baryton congolais Blaise Malaba. Formé au Royaume-Uni, ce dernier multiplie les scènes européennes, mais revient régulièrement transmettre son expérience à une jeunesse avide de savoir. Une démarche qui s’inscrit dans un mouvement plus large de retour des compétences vers le pays.
L’orchestre, fondé il y a plus de deux décennies par Armand Diangienda, petit-fils du prophète Simon Kimbangu, continue de surprendre. Né sans moyens, formé sans appui extérieur, il s’est imposé comme l’un des symboles les plus forts de l’autodidactie congolaise. Aujourd’hui, il est reconnu sur les scènes internationales et considéré comme un véritable ambassadeur africain de la musique symphonique.
« L’Orchestre Symphonique Kimbanguiste est un symbole de discipline, d’excellence et d’autodidactie. Il prouve que le génie congolais peut s’exprimer dans les domaines les plus exigeants, comme la musique classique », a souligné la Première Ministre en marge de l’événement.

Présente dans la salle du CCAPAC, elle a tenu à rappeler l’importance du soutien aux initiatives culturelles congolaises, inscrivant cette démarche dans la droite ligne de sa vision gouvernementale : « La culture est un vecteur de cohésion nationale, de fierté identitaire et de rayonnement international. Notre engagement, c’est de soutenir les talents et de créer des espaces où ils peuvent s’exprimer pleinement. »
La représentation, organisée par la Fondation Joseph Diangienda Kuntima en collaboration avec l’Atelier lyrique de Kinshasa, a ainsi conjugué rigueur artistique, transmission intergénérationnelle et affirmation culturelle. Un geste cohérent avec le quatrième pilier du Programme d’actions du Gouvernement Suminwa, dédié à la promotion des arts et de la culture.
Au-delà de la scène, le message était clair. La musique classique, longtemps perçue comme un luxe de l’étranger, est désormais une langue que les Congolais parlent avec justesse, et même, parfois, avec accent.
Don Momat