Le trafic de stupéfiants, les gangs, le féminisme sur fond des allocations, les mères célibataires, l’absence des pères, n’ont pas toujours été des attributs de la société Afro-Américaine. Ce sont là, des problèmes nés il y a à peine 50 ans, fatalement prémédités et fabriqués de toutes pièces par le système. Dans ce dossier, Les Textes de Camara Laye effectuent une analyse temporelle de la destruction des Afro-Américains, sur fond de certains facteurs majeurs.
Entre 1900 et 1921, les Afro-américains vont développer une communauté ultra-puissante à Tulsa, dans l’Oklahoma. Les hommes noirs étaient des travailleurs zélés, de grands pourvoyeurs et protecteurs de leurs femmes. Les femmes étaient respectueuses de leurs hommes et les enfants recevaient une éducation saine. Basée sur le communautarisme et la solidarité, leur économie était si puissante qu’on attribua le nom de 《 Black Wall Street 》à tout un arrondissement de leur ville. Mais …..
Mais, ce succès, cette indépendance financière noire, va tout de suite susciter des complots de la part de ceux que vous devinez. Alors, de sinistres plans de destruction à long terme vont être tracés et exécutés.
D’abord, entre 1955 et 1975, le gouvernement américain va envoyer des centaines de milliers d’hommes noirs à la guerre du Vietnam où beaucoup vont périr. À partir de 1976, après 20 ans de guerre atroce au Vietnam, les hommes noirs, ceux qui survécurent, reviennent aux États-Unis et ne reconnaissent plus leurs femmes. En réalité, pendant qu’ils étaient massivement envoyés à l’abattoir au Vietnam par le système, ce même système a pris soin d’enseigner à leurs femmes et filles qu’elles n’avaient pas besoin de leurs hommes. Obligées de travailler pour subvenir à leurs besoins et ceux des enfants, les femmes noires ont fait toutes sortes de travaux y compris la prostitution.
Revenus de la guerre et sans qualification académique et technique, les hommes noirs sombrent dans un terrible chômage et font face à la fureur de leurs femmes et sœurs. Cette période marque la naissance du 《 Je suis une femme forte et indépendante. Nos hommes sont inutiles et nous n’avons pas besoin d’eux 》.
Ensuite, le système tend un autre piège machiavélique aux hommes noirs, le piège des stupéfiants. Nous sommes entre 1977 et 1990. Les stupéfiants (les drogues) sont à dessein introduits au sein des quartiers noirs par l’agence que vous connaissez. Alors atteints du Syndrome du Vietnam (désigne toutes sortes de traumatisme psychique développées en raison des horreurs de la guerre au Vietnam), sans emplois, et humiliés par leurs femmes, les hommes noirs tombent dans ce piège. Ils s’enlisent dans la toxicomanie et le dangereux trafic des stupéfiants. Il s’en suivra leurs arrestations et leurs emprisonnements massifs. Cette période marque ainsi le début de l’épidémie du trafic de stupéfiants et des emprisonnements des hommes noirs. L’image des noirs sera ternie à travers les journaux de part le monde. Aujourd’hui, quand vous êtes un homme noir, peu importe votre pays d’origine, et que vous atterrissez dans un pays étranger et qu’on pense directement au trafic de drogue en vous voyant, vous savez maintenant d’où ça vient et comment tout a commencé.
Voilà comment l’autonomie, les valeurs et la cohésion familiales de la communauté afro-américaine ont été détruites. Voilà par ailleurs, comment les femmes noires aux États-Unis furent montées contre leurs hommes. Le plan de destruction est vieux mais ses effets pourraient durer des siècles encore. »
Les Textes de Camara Laye
Katsh
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com