Le Rwanda est pris en tenaille. Au moment où la la compagnie aérienne Rwand’Air se prépare à faire face au coût économique que la mesure des autorités Congolaises d’interdire le survol de l’espace aérien Congolais, par des avions du Rwanda va induire, une autre mesure est tombée : Le ministre des Mines, Kizito Pakabombe, a signé un arrêté qui classe au statut « Rouge » certains sites miniers du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu et du territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu. L’article 1er de l’arrêté du ministre des mines stipule que « tous les sites miniers situés dans les territoires de Masisi et de Kalehe, respectivement dans le secteur de Rubaya et le secteur de Nyabibwe, repris dans la liste en annexe sont qualifiés Rouge ». « La durée de la qualification «Rouge est de 6 mois à compter de la date de la signature du présent Arrêté », dit l’arrêté en son article 2.

Le ministre Kizito Pakabomba en est arrivé à cette décision, ayant constaté que l’exploitation et le commerce illicites des minerais organisés par les agresseurs (les forces négatives et l’armée nationale d’un Etat Membre de la CIRGL) établissent une chaîne d’approvisionnement illégale, en violation du cadre légal et règlementaire de la République Démocratique du Congo, des principes du « Manuel du Mécanisme Régional de Certification MRC de la CIRGL et des directives du « Guide de l’OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque.

Ces sites sont considérés comme source principale du financement de la guerre. Leur extraction et leur exploitation alimentent des groupes armés et leurs instigateurs. Ces sites et leurs minerais devraient donc être frappés d’embargo. Voilà qui va couper l’herbe sous le pied des exploitants illégaux, qu’ils soient étatiques ou non étatiques. Le Rwanda qui agit en sous main dans cette exploitation illégale et sanglante devrait être mis en difficulté. Selon le rapport du Groupe d’Experts des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo publié le 27 décembre 2024, il est révélé un soutien logistique et en troupes de l’armée du Rwanda aux forces négatives. Pourtant, le Rwanda est membre de la CIRGL où il existe une norme stricte d’exploitation minière. Désormais un contrôle plus rigoureux pourrait être envisagé dans ces sites.
L’article 3 de l’arrêté ministériel, dit clairement que « les sites qualifiés « Rouge » peuvent faire l’objet d’un audit indépendant, soit à l’initiative du Ministère ayant les Mines dans ses attributions, soit à l’initiative des organismes internationaux tels que l’ONU, L’OCDE, la CIRGL ou tout autre organisme public ou privé, national ou international concerné et/ou impliqué dans la mise en œuvre des standards CTC, OCDE et CIRGL.

Pendant que Kinshasa accentue la pression, au niveau international, le Parlement européen somme Kigali de retirer ses troupes de la RDC et appelle à suspendre le Mémorandum d’entente de l’UE sur les chaînes de valeur des matières premières durables avec le Rwanda
Les eurodéputés ont appelé jeudi, dans leur majorité, le Rwanda à retirer ses troupes de la République démocratique du Congo. Lors de leur plénière, les députés ont voté une résolution de condamnation de l’agression rwandaise en cours dans l’est congolais. La résolution a été adoptée avec 443 voix pour, 4 contre et 48 abstentions.

Il appelle la Commission européenne et le Conseil à suspendre immédiatement le Mémorandum d’entente de l’UE sur les chaînes de valeur des matières premières durables avec le Rwanda, jusqu’à ce que ce pays cesse toute ingérence en RDC, y compris l’exportation de minéraux extraits des zones contrôlées par le M23 », dit le compte-rendu de la plénière parlementaire.

Les députés demandent également à la Commission, aux États membres de l’UE et aux institutions financières internationales de geler l’aide budgétaire directe au Rwanda jusqu’à ce qu’il permette l’accès humanitaire à la zone de crise et rompt tous les liens avec le M23. La Commission et les pays de l’UE devraient également cesser leur assistance militaire et sécuritaire aux forces armées rwandaises pour éviter de contribuer directement ou indirectement à des opérations militaires abusives dans l’est de la RDC.

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