Le Ministre de la Pêche et élevage, Jean-Pierre Tshimanga Bwana, a séjourné récemment dans le territoire de Kasangulu, dans la province du Kongo Central. Dans ce territoire voisin de la ville-province de Kinshasa, le ministre reformateur a visité le Centre d’alevinage de Kasangulu, géré par le Service National de Développement de la Pêche et de l’Aquaculture (SENADEPA). Spécialisé dans la production de tilapias et de poissons-chats, ce centre se distingue par ses 16 étangs et ses installations modernes, y compris une écloserie dédiée à la production d’alevins par insémination artificielle. Lors de sa visite, le ministre de la Pêche a été informé par le responsable du centre, des défis auxquels sont confrontés les agents, notamment le besoin urgent de mécanisation et le paiement de leurs salaires par l’État.

Après avoir pris la mesure des activités du centre d’alevinage, Jean-Pierre Tshimanga s’est dirigé vers la société Hexahedron, également connue sous le nom de Ngolo Moseka. Ce site, réputé pour sa production de poissons-chats, abrite 32 étangs et une écloserie capable de produire jusqu’à 2 500 000 alevins par an. Avec une serre aquacole d’une capacité de 300 tonnes de poissons prêts à la consommation, Hexahedron incarne l’essor de l’aquaculture en RDC, selon ses responsables.

 » Nous devons savoir ce que nous donnons à la population pour ne plus importer de mpiodi et de poulets, afin de garantir une alimentation bio  », a déclaré le ministre Tshimanga.

Il a exprimé sa satisfaction face aux efforts déployés par les acteurs locaux, en félicitant notamment les équipes du centre d’alevinage de Kasangulu et de Ngolo Moseka pour leur engagement en faveur de la production durable.

Le ministre de la Pêche a également réaffirmé son engagement à concrétiser la vision du président de la République, Félix Tshisekedi, en faisant de la pêche et de l’élevage des secteurs productifs capables de répondre aux besoins alimentaires croissants de la population congolaise.

Participant il y a de cela trois mois au séminaire d’échange organisé par l’ambassade de la Norvège et le Conseil norvégien des produits de la mer, le ministre Congolais de la Pêche et de l’Élevage, Jean-Pierre Tshimanga Bwana, a appelé le Gouvernement central, dont il est membre, à s’investir dans le secteur pour promouvoir son développement, afin de participer au renforcement de la sécurité alimentaire à travers la production de poissons. Le ministre Congolais a indiqué que la pêche en République Démocratique du Congo (RDC) reste encore du type artisanal, avec une faible rentabilité.

 » Bien que la RDC soit le berceau de la pisciculture, le constat est que celle-ci demeure encore au stade artisanal, sans ambition de couvrir les besoins en poissons à consommer. L’état des lieux établi dans ce domaine permet de cerner sans complaisance les facteurs prioritaires du développement de l’aquaculture en RDC. Il s’agit entre autres du manque de maîtrise des technologies modernes, du manque de personnel qualifié, et de la difficulté d’approvisionnement en intrants en qualité et en quantité  », a-t-il déclaré.

Pour le ministre de la Pêche, les multiples projets d’appui bilatéral et multilatéral engagés ont toujours été basés sur le modèle initial de l’aquaculture substantielle.

 » En conséquence, ce type de projet, sans stratégie, n’a pas cherché à développer des entités rentables capables de générer des revenus importants et de créer des emplois rémunérateurs  », a-t-il ajouté.

De ce fait, il souligne que le Gouvernement de la RDC nourrit l’ambition légitime de reprendre sa place sur l’échiquier international en ce qui concerne les activités de pisciculture. Pour y arriver, Jean-Pierre Tshimanga estime qu’il faut une volonté politique pour mettre en place des conditions propices au développement du secteur.

Jean-Pierre Tshimanga a fait savoir que quatre axes principaux ont été mis en place pour le développement du secteur, notamment à travers l’amélioration de l’efficacité du système de production, des services de vulgarisation et de formation des parties prenantes, de la gestion du domaine, et de l’amélioration du partenariat privé.

Deuxième réserve mondiale d’eaux douces après le Brésil, la RDC dispose d’un potentiel halieutique estimé par la FAO à 707 260 tonnes exploitable annuellement et capable d’améliorer la sécurité alimentaire et les standards nutritionnels de la population. Cette disponibilité de ressources halieutiques fait de la pêche un secteur vital, actif et attractif qui mobilise de milliers d’acteurs qui en tirent l’essentiel de leurs moyens d’existence en termes d’emplois et de revenus pour les ménages. Le secteur procure par ailleurs des devises pour le pays.

Afin de valoriser durablement les potentialités de ce secteur et les bénéfices pouvant servir le développement et la diversification économique du Pays, le Gouvernement congolais a adressé une requête d’assistance technique à la FAO en juillet 2019 pour l’actualisation et le développement d’un nouveau cadre de planification sectorielle. Le Plan Directeur des Pêches de 1987 qui avait été élaboré avec l’appui de la FAO pour une durée de dix ans était devenu obsolète car il ne cadrait plus avec les réalités actuelles, les nouveaux enjeux et les défis du secteur au regard de l’évolution de la situation démographique, économique, politique, juridique, institutionnelle et technologique du pays, mais aussi du fait que de nouvelles thématiques et approches de développement ont émergé entre-temps.

Le nouveau Plan de relance de la pêche fait un diagnostic sectoriel approfondi, relève les principaux problèmes et défis, définit les priorités du secteur et de relance de la pêche et planifie les actions opérationnelles du développement du secteur et de suivi-évaluation de la mise en œuvre dudit Plan. En tant qu’outil opérationnel, il va concourir à une gestion efficace, plus rationnelle et durable des ressources halieutiques en appui au Plan stratégique du Ministère afin d’améliorer la gouvernance du secteur. Il servira par ailleurs d’orientations pour les besoins d’investissements sectoriels publics et privés.

Se disant préoccupé par la production annuelle de 250 000 tonnes pour nourrir 80 000 000 d’habitants, le ministre de pêche et élevage salue l’avènement de ce Plan de relance dans le secteur de la pêche en RDC

Le plan prioritaire de relance de la pêche constitue pour le ministère une feuille de route qui appelle la RDC et ses partenaires au développement à davantage valoriser durablement les potentialité du secteur pour l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) Millénaire auxquels. Le Gouvernement congolais s’engage à traduire en actes la mise en œuvre de ce Plan.

Dieudonné Buanali

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