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La République Démocratique du Congo enregistre des chiffres alarmants en ce qui concerne le paludisme. Le pays a comptabilisé jusqu’à 27 657 762 personnes ayant contracté la malaria en 2023. Un chiffre légèrement en hausse par rapport à l’année 2022 où 27 296 419 cas de paludisme ont été enregistrés. En 2023, le Congo a été classé deuxième en Afrique en termes des personnes qui ont contracté la malaria. Pour ce qui est du nombre des morts dus à cette maladie, la RDC a enregistré 24 344 décès, du moins selon les cas signalés et repris dans les rapports du programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). Vendredi 4 octobre, l’ONG Impact Santé Afrique, spécialisée dans le plaidoyer et la communication stratégique pour l’amélioration de la santé et le ROLP (Réseau des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre le Paludisme) ont organisé une réunion au cours de laquelle il s’est agi de parler du renforcement de la prise en compte de besoins des populations vulnérables au paludisme en République Démocratique du Congo.
La réunion a été l’occasion pour le PNLP de faire part des résultats de l’enquête menée dans plusieurs provinces sur les inégalités constatées dans l’accès aux soins et autres services de santé autour du paludisme. L’étude menée aussi bien dans des zones urbaines que rurales a servi aussi pour identifier les groupes des personnes ou communautés les plus vulnérables à la malaria qui n’ont pas accès aux soins de santé. « L’enquête a ciblé les femmes enceinte, les déplacés de guerre, les réfugiés, les enfants de moins de 5 ans, les enfants de rue, les jeunes filles-mères, la communauté LGBT. Ces communautés ont un accès difficile aux soins contre la malaria », a précisé Clarisse Mbo, experte en santé communautaire au PNLP. L’enquête avait pour objectif de déterminer avec précision le besoin de ces communautés et ainsi produire un plan d’action stratégique (2024-2028).

Selon Clarisse Mbo qui a présenté les résultats de l’enquête, plusieurs facteurs expliquent l’accès difficile des communautés citées aux soins de santé, dont les barrières sociales et psychologiques, les obstacles financiers, les obstacles environnementaux et physiques, mais également les croyances ou pratiques traditionnelles et ancestrales. Clarisse Mbo a notamment révélé une discrimination qui a cours dans le Kasaï Oriental. Dans cette province, selon l’enquête du PNLP, il ne fait pas bon appartenir à la gent féminine. Lorsqu’une femme et un homme d’une même famille contractent la malaria, la famille donne de manière systématique priorité à l’homme de se faire soigner au détriment de la femme. Un réflexe discriminatoire digne d’un autre âge.

La réunion avec les experts de santé communautaire, le PNLP et Impact Santé Afrique a été un moment d’échanges sur les défis que pose le paludisme. L’objectif de cette rencontre hautement technique était de réaliser l’état des lieux de la prise en compte des activités communautaires en faveur des populations vulnérables au paludisme ; identifier les lacunes et les opportunités d’amélioration de l’accessibilité, disponibilité et acceptabilité des soins de santé et services de qualité offerts en faveur de la communauté.

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