Il y a 46 ans, en Afrique du Sud, dominée par les racistes, une manifestation d’élèves fut brutalement réprimée, dans le sang, par la Police à SOWETO. Les images des enfants Noirs, tués à bout portant par les policiers/soldats blancs furent retransmises par toutes les chaînes de télévision mondiales… Le mérite des Enfants de SOWETO est d’avoir refusé l’enseignement au rabais, en Afrikaans, la langue de l’oppresseur, qui leur a été imposée ; et d’avoir organisé la manifestation tout en sachant qu’elle sera brutalement réprimée dans le sang… Le Monde, hypocrite comme toujours, s’est réveillé ce jour-là sous le choc…
Les enfants, mains nues face à la brutalité des racistes ! La littérature a mortalisé ce réveil par une série d’ouvrages dont » Les enfants de Soweto » de Paul Bernetel… » Sarafina « , un film extraordinaire, etc. Les dramaturges kongolais ont profité de l’onde de choc pour composer et faire monter des pièces de théâtre parmi lesquelles trois ont été largement représentées ici et là dans ce vaste pays-continent… Il s’agit de » On crie à Soweto » de Buabua Wa Kayembe, » Les enfants de Soweto » de Musangi Ntemo et » Nkosi Sikekel’i Africa » (Que Dieu protège l’Afrique) de Katsh Katende. Il est intéressant de noter que les artistes kongolais, étouffés par l’une de plus sanguinaires dictatures que le pays n’ait connues, ont caché leur révolte sous le drame de SOWETO… C’est en souvenir des Enfants de Soweto, tombés le 16 juin 1976, sous les balles meurtrières que cette Journée Mondiale fut instituée fin des années 1970. L’UNICEF, présente dans toutes les provinces du Kongo, a sponsorisé, durant des années, les différentes manifestations organisées ce jour. Et curieusement, la représentation de la pièce de théâtre intitulée » L’ARBRE TOMBE… » (1) de Katsh Katende, est restée à l’affiche à travers le Pays, devenant ainsi, au fil des années, la pièce de théâtre classique qui mette en exergue la situation des enfants tant au Kongo qu’en Afrique…
L’Enfant Africain… L’ Enfant kongolais…
Sa situation est préoccupante. D’autant plus que très peu de responsables politiques en sont conscients. Tenez ! Deux moments capitaux touchant l’Enfant kongolais de près devraient intéresser les autorités afin de les pousser à trouver des solutions durables. Primo, lorsque l’enfant découvre son sexe et le sexe opposé, à deux, trois ou quatre ans… Le fameux Complexe d’Oedipe ! Cette lutte intérieure passe inaperçue. Aucune structure ne s’en occupe… Secundo, lors de la puberté, à 13, 14 ou 15 ans, lorsque la force sexuelle prend possession progressivement du jeune corps arrivé à maturité. Déclenchant un flux d’énergie extraordinaire, non maitrisée et qui cause des ravages… La non organisation des activités extrascolaires jette à la rue de milliers d’adolescents chaque année… Que cette Journée soit l’occasion de se pencher sur l’avenir des enfants, l’espoir de demain ! Tant il est vrai que » Tout homme est dans l’enfant. « (Yacine). Que le Seigneur en soit toujours glorifié ! (1) » L’arbre tombe… « , pièce de théâtre de Katsh, reçue le 31 décembre 1978 à Likasi/Kakontwe ; montée et jouée pour la première fois le 28 mai 1979 – en pleine année internationale de l’enfant – par LOLANGO THEATRE ; publiée aux éditions du CEPROLA successivement en 1985, en 1986 et en 2008 ; tirée en 5.000 exemplaires et distribuées à travers le Bassin du Kongo, L’Afrique et le Monde ; elle fut reprise par différentes troupes de théâtre à la fois scolaire, amateur et professionnel. Partout, elle a laissé une sérieuse empreinte. Merci Seigneur pour cette autre grâce !
Katsh
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com