Rien, ni personne n’avait envisagé un tel scenario il y a seulement deux ans alors que le pays venait d’être frappé par cette nouvelle de la disparition du leader maximo, une mort qui symbolisait en elle-même l’inéluctable fragilité de l’espèce humaine face à la grande faucheuse, mais qui était aussi le triomphe de la force de l’esprit sur la chair. Etienne Tshisekedi wa Mulumba, le plein mythe venait de rendre l’âme à Bruxelles, capitale du royaume de Belgique, après une longue période de maladie.
Homme parmi les hommes, et pourtant plus qu’un homme car, il avait de ses gestes ordinaires gagné le statut d’être un concept, une idée, une valeur, un mythe. Aujourd’hui, la Nation lui restitue sa dimension véritable, alors qu’il avait toute sa vie vécu en homme simple et sans artifice, la République Démocratique du Congo (RDC) ressent le besoin de l’honorer et de marquer cette différence entre les destins ordinaires et les grands destins. Etienne Tshisekedi aura seulement posé les germes d’une quête nationale en mettant à la disposition de la conscience collective deux idées force. La première qui est celle du combat pour l’État de droit.
Pour lui, l’avènement de l’Etat de Droit était l’objectif et le sens de son combat politique. Conscient de ce que la lutte entrainait comme sacrifice et exigence, Etienne Tshisekedi avait, à la suite de ses compagnons, demandé que les congolais tiennent bon car, le peuple vaincra (l’UDPS) et ensuite, dans le cas où cette lutte parvenait à une fin heureuse comme c’est le cas en ces moments. Alors, il a recommandé la deuxième idée force, à savoir : « Le peuple d’abord ».
Etat de droit et le Peuple d’abord sont l’héritage de cet homme hors du commun qui a impacté de manière indélébile la marche démocratique du peuple congolais.
Au moment même où il était parti pour son long voyage, notre rédaction avait publié un texte puissant évoquant un sobriquet lui attribué par la culture Luba au temps de la Conférence Nationale Souveraine (CNS) quand il a brièvement occupé le poste de Premier ministre issu de ces assises historiques dont les conclusions n’ont jamais été appliquées à ce jour.
« Etienne Tshisekedi : Muhula nkwasa Forever » (Ndlr : Titre de la manchette d’un article paru dans Géopolis Hebdo du 21 février 2017), comme pour dire, « il sied bien au siège qu’il occupe, il est bien à la place qu’il a ». La RDC veut lui donner une place de choix dans son histoire et cela est une victoire des valeurs universelles.
WAK

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com