Face à la demande de plus en plus croissante en énergie électrique, ajouté à cela le déficit énergétique qui frappe de plein fouet l’industrie minière dans l’ex Katanga et surtout, le phénomène délestage, investir dans le secteur de l’énergie et prendre des risques financiers en République Démocratique du Congo (RDC), c’est une question de conviction et non pas d’argent. Soit on veut se rendre utile dans sa communauté ou bien on maugrée du négatif à longueur des journées. Dans ce dernier cas, rien n’avancera ni pour soi, ni pour nos semblables plus vulnérables. Si on ne résout pas cette équation, personne d’autre ne le fera à la place des Congolais. Sur ce, plusieurs projets d’électrification de la RDC sont en gestation au moment où nous couchons cette infirmation sur le papier. Il s’agit notamment du mégaprojet Grand Inga avec l’Etat congolais et deux consortiums étrangers (chinois et italien). Les autres projets similaires par des congolais sont : Kipay (150 MW) par Eric Monga sur les chutes de Sombwe dans le Haut-Katanga (projet le plus mature et avancé à ce jour), Tembo Power (70 MW) par John Nsana Kanyonyi, Katanga Energy par Vika di Panzu (import), Socode par Singoma Mwanza (Transport de 10 MW de Virunga Energie distribués à Goma) et enfin, de Great Lake Energy, créé au départ pour répondre à l’appel d’offre sur le gaz méthane du lac Kivu, travaille plutôt sur un projet de 900 MW sur les rapides de Kinsuka à Kinshasa-Ngaliema. C’est le plus grand projet industriel privé, conçu, développé et promu par des congolais à travers KBG Capital, société chère à M. Yves Kabongo qui n’est plus à présenter.

Des sources proches du dossier, nous apprenons que les études de faisabilité vont bientôt commencer (début juin 2019 pour un an). Great Lake Energy compte construire avec le concours de ses partenaires chinois (Power China) 1500 Km des lignes de transport (à étudier) ; extraire 17 millions de mètres cube de roches ; et enfin, mener des études d’impact environnementales. Des données hydrologiques sont déjà collectées et analysées, forages à effectuer, Lidar, analyses de marché et autres études techniques poussées à finaliser à la clé avant le premier coup de pioche.

Le ministre de l’Energie et ressources hydrauliques, Jean-Marie Ingele Ifoto, ne s’était pas trompé en concluant, le 2 février 2018, avec Great Lake Energy, société congolaise avec un actionnariat à 100% congolais, un accord de réalisation des études relatives à la construction et à l’exploitation d’une Centrale hydroélectrique sur les rapides de Kinsuka, précisément sur l’ile de Kuidi, en aval de Kongo Central.

A l’époque, le ministre avait raison de faire confiance à l’entrepreneuriat local. Cinq mois plus tard, des experts, réunis le 5 juillet de la même année en « Atelier de présentation de l’étude de préfaisabilité du Projet d’aménagement d’une centrale hydroélectrique dans les environs de Kinshasa », réalisée par Tractebel pour le compte du promoteur Great Lake Energy ont validé ladite étude.


Après cette présentation, les experts avaient posé une série de questions en rapport avec la prise en compte des exigences de l’Accord du 6 novembre 1999 créant un Régime fluvial unique et créant la Commission international du Bassin Congo-Oubangui-Sanga (CICOS) ; le positionnement du poste de transformation de la centrale ; le potentiel exploitable du site choisi ; l’intégration de la centrale dans le système électrique existant, en tenant compte du développement du réseau et de la demande de la ville-province de Kinshasa ; la question de la responsabilité sociétale du promoteur, etc. Ce n’est pas tout. D’autres préoccupations ont également tourné autour de l’incidence de ce projet sur le projet de construction du pont route-rail entre Kinshasa et Brazzaville, les deux capitales les plus rapprochées du monde, et la prise en compte des besoins en électricité des investisseurs appelés à s’implanter dans la zone économique spéciale de Maluku.

Pour répondre aux exigences du ministère de l’Energie et ressources hydrauliques, Yves Kabongo, président de Great Lake Energy et promoteur du projet, a recruté Tractebel, présentée comme l’une des sociétés les plus qualifiées et internationalement reconnues dans le domaine.

Pour rappel, KBG Capital est un fonds d’investissement qui couvre les secteurs des mines, des hydrocarbures, de la forêt et de l’énergie. KBG est l’actionnaire majoritaire de Great Lake Energy. Cette dernière, selon des sources dignes de foi, est en pourparlers très avancés avec d’importants conglomérats industriels chinois en vue de former un partenariat capable de mobiliser rapidement les fonds nécessaires à la réalisation du projet.
La construction de cette nouvelle infrastructure hydro-électrique va accroître l’approvisionnement en énergie de la RDC, et notamment de sa capitale Kinshasa. Il permettra également de résorber le déficit chronique sur le réseau interconnecté de la SNEL (Société Nationale d’Electricité) et de répondre à la croissance de la demande pour les habitants de la capitale. Qui vivra verra !

Dieudonné Buanali

 

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