« La République démocratique du monde traverse l’une des périodes charnières de son histoire existentielle. Sa partie Est est envahie par l’ennemi, l’armée Rwandaise, sous la complicité de certains traitres internes. Elle tue les congolais, pille nos ressources et viole nos femmes ». Ce sont les mots du ministre de la Justice. Constant Mutamba ne s’est pas limité à faire ce malheureux constat. Il a fait appel au peuple. Oui le peuple. Un peuple uni est une force invincible. « J’invite le peuple à rester debout, à se mobiliser derrière le PR Tshisekedi et à résister contre l’envahisseur. L’armée la plus forte du monde demeure le peuple ». Ces mots, en résonnance avec l’appel du président Félix Tshisekedi du 29 janvier, sont un appel à la résilience. Lorsque le premier des Congolais s’est adressé à la population après l’entrée des rebelles à Goma, il avait affirmé que les attaques des rebelles et de l’armée Rwandaise « ne sont pas seulement une attaque contre la République, mais une offense à l’histoire et à la dignité de notre peuple ». Le chef de l’Etat avait ajouté : « En ces moments difficiles, je vous appelle à la résilience et surtout à la résistance ».

Aujourd’hui, plus que jamais, les autorités Congolaises doivent s’appuyer principalement sur la force populaire, car dans les ténèbres de la crise, la force du peuple nourrit la puissance du canon. Félix Tshisekedi n’avait-il pas rappelé que « ce combat n’est pas celui des seules FARDC »? « C’est le combat de tout un peuple, le combat de notre identité congolaise », avait soutenu le chef de l’Etat. Georges Clemenceau ne disait-il pas que la guerre est une chose trop grave pour être laissée aux seuls militaires ? Il y a près de 30 ans, dans des situations quasi-similaires, via la chanson, l’ancien président Laurent-Désiré Kabila appelait à la mobilisation générale, rappelant que « notre serment est de ne jamais échouer ».

Il faut se rendre à l’évidence de certaines erreurs commises, mais il faut apprendre de ces erreurs. La crise a souvent le don de révéler et susciter des leaders. Aujourd’hui, il convient de faire comme le Général de Gaulle qui, face à une puissance dévastatrice, avait le réflexe de refuser la défaite. « La France a perdu la bataille, mais la France n’a pas perdu la guerre ! » avait-il déclaré en affirmant que « quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ». C’était l’appel du 18 juin 1940. Et la suite de l’histoire, on la connait. Dès ce jour-là, une ère nouvelle s’ouvrait et un leader était né. Ainsi va la vie des nations. Le Congo ne fait pas exception. Il doit apprendre, s’inspirer et se relever. Le pays a vécu des crises multiformes, mais à chaque fois, d’une manière ou d’une autre, il a toujours déjoué les pronostics les plus sombres contre lui. Cette fois encore, la RDC se retrouve face à elle-même. La plus brutale des vérités est que le soutien d’ailleurs n’est qu’affaire d’intérêt, alliances de circonstances, si ce n’est soutien de façade pour donner le change dans un monde capitaliste où les forts peuvent se cacher derrière des masques diplomatiques, mais en réalité, « ces forts » ne s’embarrassent pas de « bouffer » et faire disparaitre les faibles.

L’expérience de la pauvre Palestine face à un monstrueux Israël devrait édifier plus d’un en RDC. L’Ecole Réaliste ne dit-elle pas que c’est la force qui fait le droit et qu’en réalité le monde est une anarchie sans fin ? Dans ce monde fait de cruauté entre les Etats, parfois les jérémiades sont une perte de temps. Oui, une perte de temps.

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