Dans le seul souci de voir l’opposition politique parler le même langage, le Président national du parti ‘’Orange’’ est sorti de son silence face à des divergences constatées au lendemain de l’annonce par l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS) d’aller aux élections du 23 décembre avec ou sans la machine à voter de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). A travers une interview accordée à Géopolis Hebdo, Fiyou Ndondoboni invite les uns et les autres à privilégier l’intérêt supérieur du peuple congolais qui ne veut pas voir l’opposition le décevoir. N’étant pas contre l’idée de l’UDPS, le Président du parti ‘’Orange’’ dit vouloir souhaiter que celle-ci soit soumise à tout le groupe, en vue d’une option commune, au lieu que cela fasse l’objet des débats et des discussions dans les médias. Fiyou Ndondoboni reste tout de même optimiste quant à l’unité de l’opposition dans l’intérêt supérieur de tous les congolais.
Géopolis Hebdo (GH) : Monsieur le Président, le débat politique est aujourd’hui alimenté par les positions des uns et des autres sur la machine à voter et plus récemment, la décision de l’UDPS d’aller aux élections avec ou sans cette technologie ?
Fiyou Ndondoboni (FN) : Par principe, toutes les déclarations de l’opposition ont toujours commencé par l’affirmation et la volonté d’aller aux élections le 23 décembre. Donc, là déjà, toute l’opposition veut les élections. La deuxième observation est que l’ensemble de l’opposition, à un certain moment, a présenté la faiblesse du processus électoral, entre autre, la question de la machine à voter et le fichier électoral. Certaines têtes de l’opposition ont fait des déclarations communes devant la population lors du récent meeting. Alors, cette même opposition a pris un engagement face à la population.
S’il y a modification par rapport à cet engagement avec la population, la courtoisie politique voudrait à ce que vous vous mettiez ensemble, pour lever l’option commune et vous faites une communication commune dans le sens de canaliser ou orienter la population, parce qu’actuellement la population est dans la confusion. Est-ce que l’opposition est unie ou pas ?
Parce que, l’unité de l’opposition n’est pas seulement liée à une candidature commune, c’est aussi question d’avoir des options communes, car ce sont ces dernières qui vont faciliter la victoire de ce candidat-là. Alors, si déjà au niveau des options il y a la fragilité, ce n’est pas une très bonne chose. Et la meilleure façon de faire, c’est d’avoir une certaine maturité, une certaine hauteur qui ferait à ce que quand tu as une idée positive, constructive, tu partages avec les autres et ensemble, vous levez l’option. Je pense qu’avec son idée, l’UDPS a ses arguments mais du moins la méthodologie utilisée pour communiquer cette idée, c’est ce qui a créé de frustrations. Il aurait fallu que ça soit une méthodologie de partage en groupe parce que, tout le monde est inscrit dans cette dynamique de groupe. C’est ça un peu qui dérange et nous pensons qu’il faudra corriger à ce niveau-là.
Visiblement l’opposition semble être divisée, les tractations pour la candidature commune semblent ne pas aboutir à quelques semaines de la campagne électorale. Qu’est-ce que vous proposez ?
Quand nous avons lancé la consultation sur la candidature commune, nous avons fait une exhortation de demander à tout le monde d’enlever les égos, d’être au-dessus de soi-même et voir les intérêts de tous. Si tout le monde porte cette casquette-là, je pense qu’il n’y aura pas de problème. Ici, tout le monde est en train de voir « Moi », « Moi », au lieu de voir ce que le peuple veut. Qu’est-ce que la population veut ? Si nous réfléchissons dans le sens que nous voulons donner à notre peuple, ce dont il a besoin, je crois que la chose serait facile à trouver. Mais ici c’est l’inverse, chacun veut tirer les choses de son côté.
Chacun veut que l’ensemble de mécanismes qui vont se faire passent par lui. Mais actuellement, il faut considérer que nous avons en face de nous un adversaire et nous devons changer le système en place et on a besoin des efforts de tous. Personne ne peut se dire qu’il est plus fort que quiconque.
Donc, c’est tout le monde qui ferait à ce que l’ensemble-là renverse l’adversaire qui est en face. Il faut être modeste, il faut être humble, retrouvons nous ensemble, discutons, levons l’option. Ce n’est pas sur les plateaux de Télévision au niveau des Médias qu’on doit exhiber nos positions. Les positions personnelles et individuelles réduisent l’opposition et étalent au grand jour l’immaturité politique tout simplement. Je ne peux faire de déclarations pendant que nous sommes dans un dynamisme de groupe. C’est ça justement la faiblesse et nous condamnons cette façon de faire. S’il y a des divergences de points de vue, c’est ensemble que nous pouvons discuter et pas sur les médias.
Que pensez-vous de la rencontre de l’opposition annoncée en Afrique du Sud ?
Bon, c’est une rencontre qui a été annoncée, le parti n’a pas reçu d’invitation, si c’est une rencontre qui va discuter sur l’intérêt de la population, il n’y a pas de problème. Que nous soyons là ou pas, il n’y a pas de problème. La chose la plus importante, c’est que le peuple soit gagnant. J’ai appris qu’il parlerait de la candidature commune de l’opposition, si cette question est réglée, ça sera une très bonne chose. Comment est-ce qu’on va régler avec déjà des divergences de points de vue sur terrain. Mais si cela peut être levé, ça sera une très bonne chose.
Mais du moins, la méthodologie que nous avons proposée consistait à accorder à chacun du temps pour expliquer sa conception sur la candidature commune et on allait lever les options qui nous mettraient ensemble pour les développer. Sinon, on ne serait pas là.
Nous avons lancé une idée, nous avons lancé des invitations, on a partagé avec les différents acteurs politiques, mais comme tout le monde veut son « Moi », voilà les conséquences. Je pense que ce n’est pas encore trop tard, il y a encore possibilité d’harmoniser les points de vue pour que nous puissions offrir à notre peuple ce dont il a besoin.
Notre peuple n’a pas besoin de débats sur les médias, il a besoin qu’aujourd’hui, l’opposition soit en mesure d’apporter une alternance nécessaire voulue par lui, et que le régime actuel puisse partir. C’est ce que notre peuple veut et nous devons nous engager dans cette voie-là.
Propos recceuillis par Théodore Ngandu

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com