Nouvelle inscription sur la liste du patrimoine immatériel : la rumba congolaise. « Bravo à la République démocratique du Congo et au Congo ! », écrit l’Unesco sur Twitter, ce mardi 14 décembre, une date historique pour cette reconnaissance accordée à la rumba congolaise.
En effet, la rumba congolaise a été inscrite sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, par l’UNESCO. C’est une nouvelle étape dans l’histoire déjà très riche de cette musique, qui a traversé siècles et frontières tout en se modernisant.
« Elle est considérée comme une partie essentielle et représentative de l’identité du peuple congolais et de ses populations de la diaspora. Elle permet également la transmission de valeurs sociales et culturelles de la région, mais aussi la promotion d’une cohésion sociale, intergénérationnelle et solidaire », peut-on lire sur le site de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
Les Grand Kallé, docteur Nico Kasanda, Tabu Ley, Luambo Makiadi , Papa Wemba… doivent s’estimer heureux de là-haut pour ce travail bien accompli.
L’UNESCO qui était réunie à Paris pour étudier une soixantaine de candidatures, a annoncé que la rumba congolaise, dossier présenté par Kinshasa et Brazzaville était sur la liste.
A cet effet, le ministre de la communication et médias Patrick Muyaya et sa collègue de la culture et arts, Catherine Katingu avaient tenus un point de presse a propos le jeudi dernier.
» Dans le cadre de ce grand événement, les concerts seront organisés dans la capitale congolaise , pour célébrer ce qui sera bientôt un acquis pour la culture du pays », avait déclaré le porte parole du gouvernement ce jeudi.
Coup de maître pour la RDC
Un coup de maitre pour la République démocratique du Congo qui reprend sa place dans le concert des nations.
Le chef de l’État, Félix Tshisekedi l’avait encore rappelé pas plus tard que ce lundi 13 décembre devant les deux chambres du parlement réunies en congres lors de son adresse sur l’état de la nation.
Un moment de fierté, une nomination qui fait référence à l’histoire, cette rumba qui a traversé l’histoire, des siècles durant partant de l’Amérique en passant par le Cuba pendant la période de l’esclavagisme.
Des spécialistes situent cette rumba dans l’ancien royaume Kongo où l’on pratiquait une danse appelée « Nkumba », entendez nombril, faisant danser l’homme et la femme avec leurs nombrils.
Il sied de rappeler que dans sa version moderne, la rumba congolaise a une centaine d’années marquées par l’histoire politique des deux Congo avant et après l’indépendance.
Wendo Kolosoy, précurseur de la musique congolaise moderne, s’est fait juste après compléter par Grand Kallé ou encore Tabu Ley avant que le flambeau ne soit repris par Papa Wemba qui a sillonné plusieurs pays de la planète jusqu’au Japon où un groupe musical chantant en lingala a été même créé par les japonais vers la fin des années 80.
Malgré l’arrivée avec fracas des styles Hip Hop et RNB, la rumba congolaise a réussi contre vents et marées à se maintenir et à continuer à asseoir sa suprématie sur tout le continent africain.
Pendant ses périples Papa Wemba vantait la rumba congolaise par sa belle voix qui restera gravé des générations en générations.
Aujourd’hui, la flamme reste présente avec des talents tels que Fally Ipupa, Ferré Gola pour ne citer que ceux-là.
Selon certains observateurs, cette grande annonce de l’UNESCO ne doit passer inaperçue d’autant plus que malgré des turbulences politiques depuis 1960, la musique a contribué à adoucir les mœurs pendant toutes ces années.
Déjà en 1959 lors de la table ronde de Belgique, c’est Grand Kallé et son africa fiesta étaient invité pour agrémenter ces assises, une année seulement avant l’indépendance.
Pathou Kinzala Nkuka
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com