Depuis la nomination de trois musiciens » Ambassadeurs de la culture kongolaise » et la remise de passeports diplomatiques qui s’en est suivie, plusieurs définitions de la culture fusent ici et là. Dans ce domaine de stricte souveraineté, les différents gouvernements – depuis celui du 23 juin 1960 jusqu’à celui de 2021, le Ministère de la Culture… alourdi d’abord, pendant de longues années, de « … et des Arts « , et ensuite depuis 2021 de « … Arts et Patrimoine » occupe la dernière place, en 61 ans d’indépendance, bientôt 62, avec un budget de moins d’un pourcent du budget national, pourtant revu pour 2022 à la hausse.
Nous avons jugé utile de reprendre, pour les chercheurs sincères, la définition de la culture telle que l’ont adoptée, à MEXICO en 1982, les délégués venant d’une centaine de pays, dont le Kongo, alors Zaïre ; et ce sous l’égide de l’Organisation des Nations-Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) : » En plus de la création artistique, de l’interprétation, de l’exécution et de la diffusion des oeuvres d’art, la culture, aujourd’hui, englobe la culture physique, les sports et les jeux, les activités de plein air ainsi que les modes particuliers par lesquels une société et ses membres expriment leur sentiment de beauté et de l’harmonie, leur vision du monde autant que leurs modes de création scientifique et technique et la maîtrise de leur environnement naturel. »
Outre la confusion par notions de bases interposées, la non adoption d’une politique culturelle nationale qui prenne en compte la primauté de la Culture de notre Identité, constitue un épineux goulot d’étranglement. On le ressent par les propositions biaisées sur une certaine culture fiscale, une certaine culture routière et autres tentatives malheureuses pour le changement de mentalité, etc. Nous devrions comprendre, par expérience durablement vécue, que l’Art, le nôtre aussi, n’est pas une activité humaine spécifique, ni un passe temps favori et encore moins un luxe ; que l’Art est bel et bien un DON du Créateur pour maintenir éveillé l’esprit d’un être humain qui s’en approche avec humilité, et qui en fait un ami fidèle – un être humain éveillé est un homme et ou une femme débout avec lequel, le Kongo pourrait compter pour son développement.
C’est dans cet ordre d’idées qu’il faudrait réaliser le crime perpétré par les Occidentaux en spoliant des millions de nos objets d’art, privant ainsi de dizaines de générations de Kongolais du courant rénovateur. Et que toutes affaires cessantes, nous devons nous réapproprier notre Art graduellement en remontant le Ministère de la Culture à la deuxième place après la Primature.
L’heure de la reconstruction et de la refondation en vue d’acquérir une nouvelle personnalité kongolaise vient de sonner… ( Mexico : Conférence mondiale sur les politiques culturelles. Pour un nouvel ordre culturel international. Ouverture : le 26 juillet 1982).
Katsh
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com