Une fausse polémique à la congolaise comme d’habitude
S’il y a une chose qui est atavique aux congolais c’est de s’être entendu de ne jamais s’entendre. Cette tendance est devenue proverbiale avec l’exposition de nos égos aux réseaux sociaux. Cela produit un relief accidenté comme dans les films d’horreur. Où est parti le bon sens au point qu’il est devenu impossible d’arriver à des évidences tant la polémique l’a emporté sur tout. Chaque fois qu’un congolais réussit un exploit historique comme la célébration du cinquantenaire du combat du siècle, il ne manque pas un congolais pour se faire valoir en levant la poussière sur le parquet de la Concorde. Convaincre Mike Tyson de venir au Congo et de revendiquer ses origines congolaises au moment même où le pays négocie un pacte stratégique avec les USA n’est pas anodin.
Voilà que dans cette célébration, retentit une note discordante. Des voix qui s’opposent au changement du nom en mémoire de Ali – Foreman et qui estiment que l’on doit garder le nom de Tata Raphaël. Et les raisons évoquées sont aussi subversives qu’incohérentes. Sans oublier l’éminente contribution du père Raphaël dans la formation des jeunes, il reste néanmoins qu’il faisait parti du dispositif de la colonisation qui n’était pas là pour les beaux yeux des congolais. Point n’est besoin de revenir sur cette période où les colons disaient clairement, pas d’élite pas de problème.
Bilan, 5 universitaires à l’indépendance. D’ailleurs le nom va changer avec la zairianisation pour devenir le stade du 20 mai en mémoire de la naissance du Mouvement populaire de la révolution. Il reprend ce nom quand le pays, grâce à l’ AFDL redevient Congo.
Aujourd’hui en proposant ce changement qui n’en est pas un car le stade porte bien ces deux noms historiques sans que cela ne gêne personne. Derrière ces prises de position sommes toutes compréhensibles, se cache un sentiment pas loin de la jalousie car ce succès va rejaillir sur un jeune entrepreneur et sur le chef de l’État. Alors, s’il y a moyen de perturber la fête par une question non essentielle, on n’hésite pas. C’est ça le Congo. Quitte à le faire devant des invités de marque. Pour une fois un événement de portée mondiale est venu féconder la souveraineté nationale. Il est venu le temps du silence face à des œuvres signalées.
Adam Mwena Meji