Le Président de la République d’Angola et Président en exercice de l’Union Africaine, João Lourenço s’est exprimé au sujet de la crise sécuritaire qui prévaut en République Démocratique du Congo. En effet, dans sa déclaration de ce samedi 18 octobre 2025, l’ancien médiateur du conflit Congolais est revenu sur ce long processus de paix qui a mis à contribution pas mal d’acteurs tant au niveau national, bilatéral, sous-régional, régional et international.
Tout en encourageant les différentes initiatives en cours, João Lourenço pense qu’une combinaison d’efforts est à même de permettre à la République Démocratique du Congo de sortir de la crise.
«La diplomatie de paix sur notre continent continue de mériter notre plus grande attention. Les responsabilités de l’Angola ont conduit à inviter la République togolaise à faciliter le dialogue entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, tout en continuant de suivre l’évolution du processus de négociation », a-t-il d’emblée rappelé.
Optimiste et prudent à la fois, le Chef de l’Etat Angolais a lancé un appel solennel aux protagonistes de privilégier les mécanismes pacifiques pour le règlement du conflit.
« Nous estimons qu’il est important que les parties au conflit fassent preuve de courage dans la mise en œuvre des deux principales mesures susceptibles d’écarter les menaces dites existentielles qui pèsent sur les deux parties : le retrait du contingent des Forces de défense rwandaises du territoire congolais, la neutralisation effective des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) par les autorités congolaises et l’instauration d’un dialogue interne entre les acteurs nationaux congolais, autant d’éléments jugés cruciaux pour parvenir à une paix définitive dans ce pays frère tourmenté» », a martelé le dirigeant angolais.
Dialogue national, une initiative au centre du débat
Depuis le lancement de l’idée d’organiser un dialogue national dit inclusif notamment par les évêques catholiques et les pasteurs de l’Eglise du Christ au Congo pour tenter de détendre le climat socio – politique du pays, les acteurs vont dans tous les sens dans leurs commentaires.
Si l’idée semble faire du chemin parmi les opposants, le pouvoir, lui, y voit une initiative peu crédible pour avoir la paix. L’opposition craignant la récupération politique du forum par le pouvoir pour le tourner en sa faveur, souhaite que ces possibles pourparlers puissent être menés par les hommes d’église afin de garantir leur crédibilité. Pour le pouvoir, au-delà des accords de paix de Washington que la RDC a conclu avec le Rwanda, les pourparlers de DOHA entre le Gouvernement et la rébellion de l’AFC/M23, (Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 Mars) ainsi que les consultations nationales, un dialogue national au format voulu actuellement serait une initiative de trop.
Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi a lui-même prévenu qu’il ne devrait pas y avoir de dialogue qui ne soit de son initiative, au-delà du doute sur crédibilité des pro-dialogue qui auraient du mal à dénoncer l’agression rwandaise contre la RDC.
Dialogue national, le bout du tunnel ?
Suite à ces divergences d’opinion sur la question du dialogue, les observateurs se perdent en conjecture. Pour certains, il est possible que le processus soit au bout du rouleau suite au statu quo actuel. Pour d’autres par contre, le dialogue est inévitable et que ce qui parait comme des zones d’ombre, c’est tout juste de l’ordre de la convergence parallèle.
Dans ces conditions, qui pour faire avancer le dossier et comment ? La question reste posée, d’autant plus que les rapports des forces sont à la fois déséquilibrés et dynamiques. Ce qui est en même temps une faiblesse et un atout pour les différents acteurs.
José-Junior OWAWA