La Révolte de l’Afrique face aux différents pays colons notamment les occidentaux n’a pas seulement laissé l’Afrique dans un chaos du point de vue économique et politique, mais également dans le domaine patrimonial. Plusieurs patrimoines Africains ont été les uns saccagés et les autres emportés par le pouvoir colonial. L’histoire de chaque peuple est attachée à sa culture, mais malheureusement l’Afrique a presque perdu son authenticité coutumière.
C’est ainsi que l’UNESCO s’était prononcée en faveur de la promulgation d’une journée du patrimoine mondial africain. La date retenue est le 5 mai, une occasion pour les peules du monde entier, de célébrer le patrimoine culturel et naturel unique du continent Africain.
« Malgré la présence de grandes richesses, l’Afrique se distingue au moins par 2 éléments dans l’inventaire du patrimoine mondial : le sien est globalement sous-représenté (les biens africains représentent environ 12% de tous les sites inscrits dans le monde)
un pourcentage disproportionné de ces biens (39%) figure sur la liste du patrimoine mondial en péril. » peut-on lire dans une déclaration écrite de l’UNESCO.
Du point de vue naturel, les menaces qui pèsent aujourd’hui sur le patrimoine africain sont de plusieurs types : changement climatique, développement économique incontrôlé, braconnage, troubles civils et instabilité politique. Il est urgent que ce patrimoine irremplaçable soit protégé et préservé pour le bonheur des générations futures.
Que dire du patrimoine naturel Congolais?
Les ressources naturelles Congolaises notamment la forêt équatoriale, principal poumon mondiale après l’Amazonie, subit aujourd’hui de forte problèmes de gestions.
« Alors que le Congrès Forestier Mondial se réunit aujourd’hui, j’attire l’attention sur le fait que selon Global Forest Watch, la RDC a perdu 490.000 hectares de forêt tropicale primaire en 2020. Au delà de la bonne volonté, seul un cadre juridique contraignant peut y mettre fin. » ceci représente un grand danger pour la RDC, avait fait savoir un chercheur.
Quid de la délocalisation du musée de Mont Ngaliema?
L’Institut des Musées Nationaux du Congo basé à Mont Ngaliema possède près de 45 mille objets d’arts du patrimoine culturel et immatériel de la RDC. L’ensemble de la collection de ce patrimoine doit être délocalisé à cause des travaux de réhabilitation du palais présidentiel de Mont Ngaliema.
Cependant, le projet de la délocalisation de l’Institut des Musées Nationaux du Congo ne doit pas en principe se faire du jour au lendemain, car sa désaffectation repose sur des critères à respecter, selon les spécialistes.
– Quels sont les préalables à réunir avant de délocaliser un musée ?
Le professeur Henri Bundjoko, Directeur du musée national explique : «pour déplacer ces patrimoines ou les délocaliser, il faut au préalable avoir les documents d’assurance pour éviter des pertes et cassures. Puis avoir un procès de délocalisation dont l’UNESCO et le ministère de la Justice, l’ANR et la présidence doivent y participer, afin de connaître les raisons de déplacer les patrimoines d’un lieu à l’autre. Aussi il faut avoir le procès de ré-localisation du nouveau site, les identifier et les amballer; faire l’étude de l’environnement où ceux-là doivent être déplacés; puis un rituel des chefs coutumiers » a-t-il fait savoir.
Ainsi, En instituant cette journée internationale, l’Unesco vise à accroître la sensibilisation mondiale au patrimoine africain, en mettant l’accent sur les jeunes générations, et en mobilisant une coopération renforcée pour sa sauvegarde aux niveaux local, régional et mondial.
Enock Issey et Damany Mujinga
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com