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Le jeudi 8 août 2024, la Cour militaire de Kinshasa/Gombe a rendu un verdict sévère mais largement attendu. L’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa, a été condamné à mort pour crimes de guerre, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel. Nangaa, fondateur en décembre dernier du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), a été reconnu coupable d’avoir joué un rôle de leader dans ces crimes graves.


Ce verdict intervient dans un contexte de crise persistante dans l’Est de la République Démocratique du Congo, malgré le cessez-le-feu établi sous l’égide des États-Unis et la médiation de l’Angola, dans le cadre du processus de Luanda. L’AFC, dirigée par Nangaa, est alliée au groupe rebelle M23, pro-rwandais, qui occupe actuellement plus de 100 localités dans le Nord-Kivu, selon les rapports récents du mouvement pro-démocratie, la Lutte pour le Changement (LUCHA).

En plus de la condamnation de Nangaa, la Cour militaire a ordonné l’arrestation immédiate de plusieurs autres prévenus. Le major Willy Ngoma, actuel porte-parole du M23, a été destitué des Fardc, et Jean-Jacques Mamba a vu ses biens confisqués. Le procès, ouvert le 24 juillet 2024, a également vu la condamnation à mort de 25 autres individus, dont Bertrand Bisimwa et Sultani Makenga, respectivement responsables politique et militaire du M23.
Les condamnés se voient interdire l’exercice de tout droit civique, politique ou civil, ainsi que le vote et la nomination à des fonctions publiques pour une durée de 10 ans. Ce verdict souligne la détermination de la justice militaire à poursuivre les responsables des violences et à restaurer l’ordre public dans une région marquée par des conflits persistants.


À l’issue de ce procès, le Ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé que plusieurs grandes personnalités seront bientôt déférées devant la Cour militaire de Gombe. Il a précisé que cette décision s’inscrit dans le cadre des investigations en cours et des mesures prises pour garantir la justice.

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