Chaque jour qui passe donne au paysage politique congolais la dimension de ses vérités intrinsèques, celles qui ont accompagné le combat pour la démocratie et le progrès social, ces vérités qui se résument en un seul questionnement : comment dans les victoires collectives, engranger une posture personnelle ? Comment nous combattants, qui avons lutté, subi les brimades des pouvoirs autoritaires, qui étions toujours présents quand des appels à des manifestations nous étaient lancés, comment nous la base, allions-nous nous retrouver dans cette séquence du pouvoir ? Nous avons usé nos ressources dans cette lutte, nous avons perdu qui d’une vie, qui d’une santé et qui d’autres des biens matériels. Ces vérités qui sont le propre de toute lutte politique sortent désormais dans un cafouillage idéologique et ne trouvent pas des réponses rationnelles et des attitudes stratégiques adaptées aux dimensions des problèmes adressés. Quel que soit le parti que l’on observe, il y a des desserrements dans les rangs, certains ne se retrouvant pas dans les mises en place, quittent carrément ces différentes formations politiques et se lancent dans une campagne de dénigrement non seulement des leaders, mais aussi de ces formations politiques qui les ont maternés depuis des années.
Pour la première fois l’opposition dans ce pays a accédé au pouvoir, contrainte qu’elle fut de construire un chemin de gouvernance à la place de celui des revendications qu’elle suivait depuis des décennies. Quand on lutte pour les principes et valeurs, le nombre est un facteur essentiel. Faire des marches, des meetings, des manifestations ou des sit in demande des troupes et l’opposition se jugeait à la dimension de sa capacité de mobilisation. Mais depuis 2018, elle est au pouvoir, elle y est arrivée par les élections et elle s’y retrouve encore depuis les dernières joutes électorales.
L’union sacrée est cette famille politique qui se retrouve dans cette posture inconfortable car plusieurs de ses membres sont en plein questionnement et revendiquent des décisions qui devraient leur apporter des positions personnelles convoitées. Et la situation la plus tragique est celle de l’UDPS qui est la formation politique tête de pont de cette majorité qui a l’obligation de l’exemplarité, mais qui est victime d’une fronde interne sans précèdent, fronde qui remet en cause ses propres dirigeants.
Il y a lieu de ne pas dramatiser cette étape qui est normale dans la maturation d’un peuple et qui demande suffisamment de maturité pour éviter des éclatements en versions contradictoires croisées. Les spécialistes en sciences politiques identifient un chemin critique en huit points pour une gestion apaisée des ambitions politiques avec comme soubassement la préservation de la cohésion politique.
Chemin critique vers une gestion harmonieuse des ambitions personnelles
La gestion des ambitions personnelles au sein d’un parti politique au pouvoir est un défi majeur, car les rivalités internes et les luttes pour le pouvoir peuvent mettre en péril la cohésion et l’efficacité de l’organisation.
Voici ce qu il convient de savoir pour gérer les ambitions personnelles de manière constructive et prévenir les conflits internes :
1. Communiquer clairement : Il est essentiel de maintenir une communication ouverte et transparente au sein du parti, en partageant des objectifs communs et en discutant des attentes et des rôles de chacun. Les membres doivent être informés des décisions prises et des processus de prise de décision.
2. Encourager la collaboration : Favoriser un environnement de travail collaboratif où les membres du parti sont encouragés à travailler ensemble vers des objectifs communs. Mettez l’accent sur l’importance de l’équipe et de la solidarité pour atteindre les objectifs politiques.
3. Reconnaître et valoriser les contributions de chacun : Il est important de reconnaître le travail et les réalisations de chacun au sein du parti, en valorisant les compétences et les talents de chacun. Cela peut contribuer à renforcer le sentiment d’appartenance et à prévenir les sentiments de jalousie ou d’injustice.
4. Établir des processus de prise de décision clairs et équitables : Assurez-vous que les processus de prise de décision au sein du parti sont transparents, équitables et démocratiques. Impliquez les membres dans les décisions importantes et veillez à ce que chacun ait l’occasion de s’exprimer.
5. Gérer les conflits de manière constructive : En cas de conflits ou de tensions internes, il est important de les aborder de manière constructive et de chercher des solutions qui favorisent la réconciliation et la coopération. Encouragez le dialogue et la résolution pacifique des conflits.
6. Établir des objectifs clairs et partagés : Définissez des objectifs clairs et partagés par tous les membres du parti, afin de créer une vision commune et de mobiliser l’ensemble de l’organisation autour de ces objectifs. Cela permettra de canaliser les ambitions personnelles vers la réalisation des objectifs collectifs.
7. Encourager le développement personnel : Offrez des opportunités de développement professionnel et personnel aux membres du parti, afin de les aider à réaliser leurs ambitions tout en contribuant à la réussite de l’organisation. Encouragez la formation continue, le mentorat et la croissance des compétences.
8. Faire preuve d’équité et de transparence dans les opportunités offertes : Assurez-vous que les opportunités de leadership et de promotion au sein du parti sont accessibles à tous de manière équitable et transparente. Évitez les favoritismes et les pratiques discriminatoires qui pourraient nourrir les ressentiments et les rivalités internes.
9. Cultiver un climat de confiance et d’écoute : Favorisez un climat de confiance et d’écoute au sein du parti, où les membres se sentent en sécurité pour exprimer leurs opinions et leurs préoccupations. Soyez à l’écoute des besoins et des aspirations de chacun et veillez à ce que tous se sentent valorisés et respectés. En mettant en œuvre ces différentes stratégies, il est possible de gérer les ambitions personnelles au sein d’un parti politique au pouvoir de manière constructive, en favorisant la collaboration, la cohésion et la réussite collective. Une gestion efficace des ambitions personnelles peut contribuer à renforcer l’unité et la stabilité du parti, et à garantir sa pérennité sur le long terme. Il est essentiel pour la majorité au pouvoir de développer pour ses membres une vision politique élevée qui nécessite l’avènement d’une culture de l’abnégation.
WAK
