Construite en 1977 et inaugurée en 1982, la centrale hydroélectrique d’Inga II va subir d’intenses travaux de réhabilitation et de modernisation de ses installations pour augmenter sa capacité de production afin d’améliorer la desserte en énergie électrique. En vue du démarrage effectif du projet de réhabilitation, par la Société China National Electric Engineering Company Ltd (CNEEC), des groupes G23, G24 et G26 de la Centrale Hydroélectrique d’Inga I, le Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité, M. Teddy Lwamba, a fait le point sur le processus en cours et donné des indications sur la suite des démarches. C’était au cours de la traditionnelle réunion du Conseil des ministres.

Profitant de l’occasion ainsi offerte, le ministre Teddy Lwamba a rappelé que l’Ordonnance Présidentielle n° 20/015 du 26 mars 2020 avait revu l’étendue des travaux confiés à la société chinoise, en n’attribuant que les groupes G23, G25 et G26.

En août 2022, un avenant a été signé entre la Société Nationale de l’Electricité (SNEL SA) et la firme chinoise, remplaçant le groupe G25 par le groupe G24. Car, le G25 est en cours de réhabilitation par Ivanohe.

Le 22 décembre 2023, un nouvel accord de prêt a été signé avec le Ministère des Finances couvrant ainsi la réhabilitation des groupes G23, G24 et G26. Par conséquent, pour permettre le démarrage effectif des travaux, la modification de l’Ordonnance présidentielle n° 20/015 est nécessaire afin de prendre en compte la nouvelle configuration du projet (G23, G24 et G26) et la Convention de crédit du 22 décembre 2023.

En effet, le barrage Inga II est établi sur le site des chutes d’Inga dans la province du Kongo Central à une trentaine de kilomètres au nord de la ville de Matadi. Il est avec Inga I l’un des deux barrages hydroélectriques établis sur le site, qui pourrait à terme en accueillir deux autres (Inga III et Grand Inga).

Les travaux de construction ont débuté en 1977 tandis que son inauguration a eu lieu en 1982. La centrale hydro-électrique comprend 8 turbines produisant chacune 175 mégawatts, soit 1 400 MW en tout.

Depuis lors, faute d’entretien et à cause de la mauvaise gérance sous le régime Mobutu et de la situation de guerre depuis 1997, le barrage Inga II et son voisin Inga I sont dans un état de délabrement réduisant leur capacité de production électrique à 20 %, faute de pièces de rechange. Les jacinthes d’eau sont l’une des principales causes d’encombrement du barrage et de dégradation de ses turbines. Les centrales électriques ne parviennent même plus à assurer une alimentation fiable à la seule ville de Kinshasa, alors que les projets initiaux prévoyaient une alimentation de toute l’Afrique australe, justifiant également la construction de la ligne électrique Inga-Shaba pour alimenter l’Industrie minière, moteur de la croissance économique en RDC.

La réhabilitation et la modernisation de ses équipements dont les turbines constituent une bouffée d’oxygène pour le secteur minier, les Zones économiques spéciales (ZES) en construction, l’agro-industrie et l’amélioration de la desserte dans la capitale congolaise en proie à des délestages sévères et en pleine métamorphose grâce au boom immobilier.

Le financement provient de la convention de crédit de 182 167 602,00 euros, représentant 85 % du coût du projet, signée il y a quelques années entre la RDC et le Fonds monétaire international (FMI). Les 15 % restants constituent les fonds de contrepartie de la partie congolaise. La réalisation de ce projet de quatre turbines apportera des avantages, explique un ancien Directeur Général de la SNEL qui a requis l’anonymat. Il s’agit de l’augmentation de la puissance disponible d’environ 700 MW, de la fourniture de l’énergie de qualité, fiable d’une disponibilité au niveau industriel, de la réduction du déficit d’électricité pour l’alimentation de l’industrie minière du Katanga. Ce n’est pas tout. Il s’agit également de supprimer les délestages dans la ville de Kinshasa, de stimuler l’activité économique du pays et de se conformer aux exigences du Fonds monétaire international (FMI).

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