La COP29 s’est achevée sur un compromis qui laisse de nombreux participants sur leur faim. Malgré l’engagement des pays développés à tripler leurs prêts et subventions aux pays en développement d’ici 2035, cet accord est jugé trop modeste, trop tardif et trop flou par beaucoup.

La conférence, qui s’est tenue à Bakou, en Azerbaïdjan, du 11 au 24 novembre, a débordé bien au-delà de son terme initial, avec une prolongation qui a fait durer les négociations jusqu’à trois heures du matin. En dépit des tensions et des négociations marathons, les nations riches, dont les États-Unis, les pays européens, le Canada, le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, ont accepté sous l’égide de l’ONU d’augmenter leur aide financière. L’objectif est de faire passer cette aide de 100 milliards à « au moins 300 milliards de dollars » par an d’ici 2035 pour soutenir les pays vulnérables aux effets du changement climatique.

Cet engagement, cependant, n’a pas convaincu tout le monde. De nombreux pays en développement, notamment ceux des îles du Pacifique, des Caraïbes et de l’Afrique, ont estimé que cette somme était insuffisante et réclamaient des montants bien plus élevés, allant jusqu’au double.

Simon Stiell, responsable de l’ONU pour le climat, a souligné que « personne n’a obtenu tout ce qu’il souhaitait » et que les négociateurs repartent avec un « travail considérable » à accomplir. Ali Mohamed, représentant du groupe africain, a qualifié l’accord de « trop faible, trop tardif et trop imprécis ». Pour Evans Njewa, délégué du Malawi représentant les 45 pays les plus pauvres, l’accord manquait d’ambition, déplorant des chiffres ridiculement bas. Chandni Raina, déléguée de l’Inde, n’a pas hésité à critiquer la présidence azerbaïdjanaise, qualifiant l’accord de « lamentablement faible ».

Du côté de la France, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, a également exprimé sa déception, estimant que l’accord n’était « pas à la hauteur des enjeux ». En revanche, le président américain Joe Biden a salué l’accord en le qualifiant de « pas important » dans la lutte contre le réchauffement climatique, tout en réaffirmant l’engagement des États-Unis à poursuivre leurs efforts malgré les positions climato-sceptiques de son prédécesseur, Donald Trump.

Une autre source de tension durant cette COP29 a été l’élargissement de la liste des pays responsables du financement climatique. Les pays occidentaux souhaitaient inclure des nations désormais riches, comme la Chine, Singapour et les États du Golfe. Cependant, la Chine a fermement rejeté cette proposition, la qualifiant de « ligne rouge ». L’accord adopté à Bakou stipule que les pays non développés peuvent « volontairement » contribuer à l’effort financier, mais sans aucune obligation.

Cette COP29 se déroule dans un contexte de préoccupations croissantes sur l’urgence climatique. En 2024, l’année la plus chaude jamais enregistrée semble inéluctable, et les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Neuf ans après l’accord de Paris, qui vise à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport aux niveaux pré-industriels, les espoirs de voir des actions concrètes se multiplier ont été déçus.

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