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La nuit du dimanche 01 au lundi 02 septembre, une tentative d’évasion à la prison centrale de Makala à Kinshasa a provoqué un chaos considérable, entraînant au moins deux morts selon le premier bilan provisoire établi par le gouvernement. Certaines sources évoquent cependant plusieurs morts et blessés parmi les détenus.

Le commissaire provincial de la police ville de Kinshasa, Samy Muteba, a confirmé que les forces de sécurité ont maîtrisé la situation. Toutefois, il n’a pas fourni de bilan précis sur le nombre de victimes. « On m’a appelé vers 2 heures du matin. En arrivant à Makala, j’ai trouvé des troupes déjà sur place. Les prisonniers ont tenté de fuir. Nous avons assuré la sécurité jusqu’au matin. Ils ont même créé une ouverture dans la grande barrière », a-t-il expliqué. Les prisonniers ont également déplacé des vivres dans leurs cellules. Une enquête est en cours pour déterminer les responsabilités exactes et évaluer les dégâts. Samy Muteba a appelé la population à rester calme et à poursuivre ses activités normales.

L’incident a eu des répercussions significatives : des pertes en vies humaines, des blessés et des dégâts matériels importants, notamment la destruction de l’administration et du greffe de la prison. Ces événements ont conduit à la mise en place d’une commission mixte chargée de suivre l’évolution des enquêtes et de faire un bilan détaillé de la situation.

Le vice-ministre de la Justice, Samuel Mbemba, a, quant à lui, critiqué sévèrement les magistrats, qu’il considère comme les principaux responsables de la crise actuelle. Selon lui, la surpopulation carcérale est exacerbée par l’envoi en prison de simples suspects, alors que la détention devrait être réservée uniquement aux condamnés. « Nous voulons dire que le premier responsable de ceci, ce sont les magistrats qui envoient en prison même des simples suspects, contre les principes du droit pénal congolais », a déclaré Mbemba. Il a annoncé que le ministère de la Justice envisageait une interdiction de l’emprisonnement des simples suspects dans un futur proche, afin de mieux gérer la population carcérale

“J’annonce ici que dans les heures qui viennent, le ministère de la justice va prendre une décision interdisant l’envoi en prison des simples suspects, même dans les cas où ils sont mappés”.

Le vice-ministre a également souligné les efforts du gouvernement pour désengorger les prisons, tout en exprimant des préoccupations quant à l’efficacité de ces efforts face à l’afflux continu de nouveaux détenus.

“Nous resterons dans le principe reconnu par notre droit pénal, c’est-à-dire lorsque quelqu’un est condamné, sa place est en prison. Vous voyez que nous faisons des efforts de désengorgement, mais chaque jour, il y a des contingents, des véhicules, des prisonniers qui arrivent, et donc finalement ça anéantit les efforts que le gouvernement fait pour qu’il y ait de la place à la prison et que les gens vivent selon les conditions qu’ils mènent en tant que prisonniers”.

Dans un contexte politique tendu, certaines opinions présentent cette tentative d’évasion à Makala comme un acte de sabotage, soulignant que le timing est particulièrement suspect avec le Chef de l’État actuellement en voyage en Chine, la Première ministre dans le Kongo central, et plusieurs ministres absents de Kinshasa, notamment celui de la Justice.

Les autorités assurent cependant que l’enquête sur l’incident se poursuit et que la situation reste sous surveillance étroite.

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