Le Comité Congolais des Grands Barrages (CCGB), en collaboration avec la Commission Internationale des Grands Barrages (CIGB), a tenu sa première conférence annuelle, le samedi 31 août 2024, à Lubumbashi, chef-lieu de la province cuprifère du Haut-Katanga, située au sud-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette rencontre marque la première sortie officielle du CCGB, sponsorisée par Tenke Fungurume Mining (TFM). Sous la présidence de Raphaël Nkulu K., la conférence s’est centrée sur le thème :  » Les Barrages pour un développement durable en République Démocratique du Congo « . Prenant la parole, le Président Nkulu a souligné qu’il n’y a : “ pas de politique sans scientifiques. ”D »où, “ l’idée d’associer les politiques aux scientifiques afin d’échanger sur l’impact des barrages, le niveau des risques des parcs à résidus miniers, leurs performances et les différents aspects nécessaires pour une gestion responsable et en toute sécurité des parcs à résidus miniers en RDC ” et bien d’autres.

Durant cet échange scientifique, des universitaires, ingénieurs et entrepreneurs ont été informés de “ l »importance d’avoir un ingénieur désigné dans un parc à résidus miniers avec des barrages, qui connaît le niveau des risques du parc afin d’accompagner le processus d’exploitation tout en s’assurant que les décisions prises dans la gestion du parc sont prises par une personne ayant les qualifications, l’expérience et la compétence requises”, comme l’a précisé le Vice-Président du CCGB, Hervé Kitambo.

Les participants ont également découvert comment le CCGB soutient la mission de la CIGB, qui consiste à aider le gouvernement à se préparer aux défis du 21e siècle dans le domaine du développement et de la gestion des ressources hydrauliques et hydroélectriques.

Quant à Michel Lino, Président de la CIGB, celui-ci a fait savoir que : « l’avenir est dans les nouvelles façons de gérer l’eau des rivières. Il faut s’attendre à des transformations radicales dans la façon dont on exploite la puissance des rivières en favorisant le stockage de l’énergie… Avec la pénurie d’eau qui s’annonce avec le changement climatique, déjà constatée dans de nombreux pays, il faut repenser l’usage de nos fleuves. Avec la multiplication des installations pompages-turbinages, on pourra exploiter les barrages en association. »

Pour cette journée mémorable dans l’histoire du Comité Congolais des Grands Barrages, six communications ont été présentées de manière succincte. La première a été consacrée à la présentation de la Commission Internationale des Grands Barrages par Michel Lino, ci-devant son Président, en visioconférence. Ce dernier a expliqué la création et les objectifs de cette structure depuis sa fondation en 1928.

Ensuite, Raphaël Nkulu, Président National du CCGB, a exposé sur l’organisation et le fonctionnement du Comité et ses perspectives d’avenir. Il a révélé que le potentiel hydroélectrique de la RDC est d’environ 103 000 mégawatts, avec Inga I à VIII seul capable de produire 42 000 mégawatts. Le comité s’efforcera de collaborer avec les Gouvernements national et provinciaux concernés pour développer les projets Inga 3, 4, et jusqu’à Inga 8, afin de maximiser cette capacité. Il a exprimé l’espoir que les Congolais poussent les politiciens à construire ces sites capables de produire de l’hydroélectricité pour le pays.

Hervé Kitambo, Vice-Président du CCGB, a brièvement expliqué le concept de « développement durable » et son application dans le contexte minier. Il a précisé que le développement durable vise à répondre aux besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs besoins. En 2015, ce concept a été adopté par les États membres des Nations Unies dans le cadre des 17 objectifs de développement durable à atteindre d’ici 2030. Il a souligné que les objectifs 9 (industrie, innovation, infrastructures) et 12 (consommation et production responsables) sont particulièrement pertinents pour l’activité minière en RDC. Avant d’ajouter : « la gestion des résidus miniers, pour nous qui évoluons dans ce secteur, est essentielle pour une exploitation minière responsable et durable. »

Par visioconférence, Andy Small de Klohn Crippen Berger et Paul Ridlen de Knight Piesold USA ont présenté successivement “ le principe de classement des parcs à résidus en fonction des conséquences en cas de rupture et le rôle de l’ingénieur désigné et l’importance de la gouvernance dans la gestion des parcs à résidus miniers ”. Paul Ridlen a souligné que pour éviter des situations de rupture, il est crucial “ d’avoir une certaine excellence technique et bien définir les rôles, responsabilités et autorités des personnes impliquées dans la gestion d’un parc à résidus miniers. ”

Modeste Kamanda, participant à la conférence, a délié sa langue en ces termes : « Ça a été pour moi un plaisir de participer à cette conférence. Aujourd’hui, à travers les différentes interventions, on voit l’importance, la pertinence et même l’utilité d’avoir ce Comité dans notre pays et son impact sur l’ensemble du territoire ainsi que dans différents secteurs économiques. Ces sont les premières grandes lignes que j’ai pu retenir. À savoir, c’est une plateforme d’échange qui permet de mettre en lumière les procédures, les lignes maîtresses à suivre pour concevoir, construire, exécuter, opérer, maintenir et clôturer les ouvrages. Lors de cette conférence, on a défini ce que l’on doit appeler « Grand Barrage ». Tout barrage d’une hauteur de plus de 15 m ou de hauteur comprise entre 5 et 15 m et qui retient un volume de plus 3 millions de mètres cubes d’eau ou de résidus miniers…»

Le Président National du CCGB, Raphaël Nkulu, a remercié vivement les participants et tous ceux qui ont manifesté un intérêt pour matérialiser rapidement les objectifs du Comité. La structure reste ouverte à tous les professionnels intéressés, y compris géologues, environnementalistes, économistes, juristes et autres.

Cette conférence, première depuis l’officialisation du Comité, marque le début d’une série d’initiatives visant à promouvoir une gestion technique et durable des Grands Barrages en RDC. Le CCGB joue un rôle crucial en RDC, avec des objectifs tels que la mise à disposition de la documentation technique pour les experts et la formation de jeunes pour la surveillance et l’analyse des projets sur le terrain.

Dieudonné Buanali et Sada Selemani

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