Les chefs d’État et de gouvernement signataires de l’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région « condamnent les avancées territoriales et l’installation d’administrations parallèles par le M23/AFC avec un soutien extérieur et appellent à la mise en œuvre rapide et intégrale de la résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité des Nations unies par toutes les parties concernées, en particulier ses paragraphes 4 et 6 ». Ils se sont réunis à Entebbe, en Ouganda, pour la douzième réunion de haut niveau du mécanisme de surveillance régional.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre des efforts régionaux en cours pour consolider la paix, renforcer la coopération et apporter une stabilité durable à la RDC et à la région des Grands Lacs, conformément aux engagements pris au titre de l’accord-cadre signé à Addis-Abeba en 2013. Au total, 12 pays étaient représentés à la réunion. Outre ces pays, la réunion a vu la participation des membres des institutions garantes de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région des Grands Lacs, à savoir l’Union africaine (UA), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et les Nations unies (ONU), ainsi que des partenaires de la région en tant qu’observateurs.
La réunion, tenue sous l’égide du président ougandais Yoweri Museveni, avait pour but d’examiner les développements sécuritaires et politiques en RDC et dans la région. L’autre objectif de cette réunion de haut niveau était d’examiner le projet de plan d’action pour la revitalisation de l’accord-cadre.
Face à l’évolution de la situation sécuritaire, ponctuée par la poursuite des combats entre le M23/AFC et l’armée congolaise dans certains territoires de l’est de la RDC, les chefs d’État ont exprimé leur « profonde préoccupation face à la dégradation de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC ainsi qu’à ses graves conséquences humanitaires et en matière de droits de l’homme, notamment les déplacements massifs de civils, l’augmentation importante des violences sexuelles liées au conflit et l’accès réduit aux services et à l’aide humanitaires ».
Dans l’est de la RDC, où la sécurité est une question complexe, la multiplicité des groupes armés locaux et étrangers est un facteur qui complique la recherche de la paix. Les chefs d’Etat et de gouvernement ont unanimement reconnu la persistance de l’insécurité, marquée par la résurgence des groupes armés dans l’Est de la RDC, qui continuent à menacer les populations civiles et à déstabiliser la région. Ils ont condamné les actions des groupes armés. Ils ont « appelé au démantèlement du groupe armé des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) en RDC ». En outre, ils « condamnent et appellent au démantèlement de tous les autres groupes armés étrangers, y compris les Forces démocratiques alliées (ADF), la Résistance pour un État de Droit au Burundi (RED Tabara), et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO), entre autres, et les exhortent à déposer immédiatement leurs armes sans conditions ».
L’accord-cadre du CPS vise notamment à s’attaquer aux causes profondes et structurelles de l’instabilité dans la région et à rompre avec les cycles récurrents de conflits, en particulier dans l’est de la RDC. Les chefs d’État et de gouvernement ont salué les différents efforts régionaux et internationaux visant à rétablir la paix en RDC.
La réunion s’est tenue en Ouganda, pays qui, selon l’ONU, accueille « 1,8 million de réfugiés, dont 600 000 Congolais, qui continuent d’arriver au rythme de 600 personnes par jour au cours des deux dernières semaines ». Plus de 40 000 Congolais ont trouvé refuge en Ouganda depuis janvier, selon l’ONU. L’Ouganda est pris en étau entre ses voisins instables du nord et de l’ouest, qui affluent des réfugiés fuyant la guerre.
La réunion a également abordé la situation au Soudan, théâtre d’un conflit meurtrier, ainsi que les tensions politiques persistantes au Sud-Soudan. Ils « appellent à un renforcement de la coopération régionale pour empêcher l’afflux d’armes et de mercenaires au Soudan, conformément à l’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité des Nations unies, et pour mettre un terme au soutien extérieur apporté à la milice rebelle RSF ». Ils demandent également « l’arrêt immédiat des attaques de drones contre Port-Soudan, qui sert de plaque tournante temporaire aux agences humanitaires venant en aide aux civils touchés ». « Ces attaques constituent une menace directe pour la sécurité de la mer Rouge et des opérations humanitaires », ont-ils souligné.

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com