Rocades Sud-Est et Sud-Ouest de Kinshasa :
Les habitants de Matumpu dénoncent des expropriations sans préavis, ni indemnisations au préalable
Le collectif des victimes des rocades Sud-Ouest et Sud-est – habitants de la localité Matumpu, située au quartier Kimbuta, dans la commune de Mont-Ngafula – réunis, le dimanche 29 juin 2025, autour de leurs notables et anciens du quartier éponyme au sein du Complexe Scolaire » Maison des enfants San Marcelo », a dénoncé des expropriations massives sans préavis, ni indemnisations au préalable, y compris l’application sélective de la mercuriale selon les sites et la confusion autour des documents à présenter à la Commission en charge des expropriations et indemnisations dirigée par le SG aux Infrastructures et travaux publics, l’Igr Georges Koshi Gimeya.
Du 22 juin 2024 au 22 juin 2025, les travaux de construction des rocades Sud-Est et Sud-Ouest dans la ville-province de Kinshasa ont totalisé, jour pour jour, une année d’existence. Lancés officiellement par le Président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, lors d’une grandiose cérémonie qui avait rassemblé tous les chefs de corps constitué du pays, les travaux de construction des rocades, une route périphérique de 73 Km (2X2 voies) qui vise à fluidifier la circulation routière dans la capitale grâce à un financement obtenu du Programme Sino-Congolais, se poursuivent sans désemparer dans les commune de Ngaliema, Mont-Ngafula, Ndjili et Nsele (Kinshasa) et Mfuti (Kongo – Central).A ce jour, son le constat fait par les reporters de Geopolis Hebdo, les travaux de dégagement des emprises ont atteint la vitesse de croisière. A certains endroits, la route reçoit déjà sa première couche de béton bitumineux. Cas de la rocade Sud-Ouest (PK13-PK19). Seule fausse note, les riverains et certains propriétaires des lopins de terre situés dans les localités et quartiers traversés par les rocades dans les provinces du Kongo Central et de Kinshasa la capitale dont Mfuti, Mitendi, Takizala, Matumpu et Ndjili Brasseries dénoncent des expropriations pour cause d’utilité publique sans préavis, ni expertises, des destructions des parcelles et occupations des terrains appartenant à autrui sans indemnisations au préalable qui tient compte de la valeur actuelle du terrain au m² et des investissements consentis (eau, temps, matériels, matériaux de construction, transport, documents et autres).
Profitant du passage du reporter du journal de l’avenue Isiro dans le quartier Kimbuta, les victimes dont des hommes et femmes parmi lesquelles des personnes du troisième âge, qui ne savent pas à quel saint se vouer pour obtenir une juste réparation et le respect des procédures en la matière, ont exprimé leurs inquiétudes quant à la vitesse des expropriations face à la lenteur des opérations d’indemnisations. S’agissant plus particulièrement des sites de Lutendele, Mitendi et de Ndjili Brasseries, certaines victimes ont totalisé aussi une année sans être indemnisées.
En plus des ces ratés, les victimes dénoncent également l’absence de sensibilisation des personnes physiques et morales impactées et l’application sur le plan financier et administratif de la politique de deux poids, deux mesures selon les tronçons et sites. A titre illustratif, pour la construction de la route Nzolana, colonne vertébrale entre les quartiers Kimbwala, Lukunga (Malueka-City), Sanga-Mamba, Bumba et UPN-Verckys, l’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) a exigé des documents différents pour les différents chantiers.
» L’Agence Congolaise des Grands Travaux, ACGT en sigle, informe aux riverains impactés par les travaux de construction de la route Nzolana, préalablement identifiés par son service en charge de l’environnement et du social, qu’ils sont priés de passer à ses bureaux de l’immeuble administratif Paul Panda communément appelé Tembe na Tembe en vue de régulariser leurs dossiers avec l’un des documents parcellaires suivants : 1) Certificat d’enregistrement, 2) Livret de logeur, 3) Fiches parcellaires, 4) Ou contrat de location pour les terrains non mis en valeur ; Ceci en vue de la signature des protocoles d’accord sur l’indemnisation qui doit être payé. Les pièces à verser au dossier doivent être des originaux, et la date butoir de signature des protocoles d’accord est fixée au Mercredi 05 Mars 2024. NB: Il sera organisé une séance de sensibilisation de tous les riverains concernés sur terrain en date du Mardi 27 février 2024. », tel est le communiqué de l’ACGT du 19 février 2024.
Selons les sources concordantes et témoignages des victimes, la fiche parcellaire ne fait plus partie des documents à présenter. Il se pose aussi un sérieux problème de lourdeur administrative au niveau des services du cadastre pour l’obtention des documents officiels. La balle est dans le camp de l’ACGT et son partenaire, le constructeur SISC, pour rectifier le tir !
Dieudonné Buanali