Le débat autour du projet de la révision ou Changement de la Constitution de la République démocratique du Congo est loin de disparaitre des débats dans les grandes places publiques. La situation est telle que les parties prenantes se divisent davantage, ce qui exacerbe les tensions au sein d’une classe politique déjà fortement polarisée et qui ne s’est jamais mise d’accord sur des questions politiques de cet acabit. Dans ce grand débat national, l’Opposition politique est vent debout contre ce projet qui, pour elle, cacherait mal une volonté latente de Félix Tshisekedi de briguer un troisième mandat. l’Eglise catholique quant à elle pense que c’est inopportun de changer ou de réviser la loi fondamentale de la RDC. Pendant ce temps, du côté de la majorité, les lieutenants de l’Union sacrée poursuivent avec la campagne de sensibilisation pour que ce projet qui tient à coeur le président de la République aboutisse.
L’Opposition promet de battre le pavé
L’opposition politique congolaise ne cesse de monter au créneau pour dire non à ce projet sur la constitution. Cette frange de la classe politique congolaise est vent debout contre cette possibilité craignant ainsi de voir Félix Tshisekedi se donner un nouveau mandat à la tête de la RDC. Le weekend dernier, une nouvelle dynamique a vu le jour lors d’une cérémonie organisée pour ce faire. Il s’agit du collectif « Sursaut national » regroupant les leaders des partis politiques de l’opposition dont Delly Sesanga, Ados Ndombasi ; mais aussi les leaders de la société civil dont Jean Claude Katende, les membres de la Lucha.
Ce collectif qui s’est ouvertement opposé à l’initiative du régime au pouvoir et vient de projeter une marche pacifique prévue pour ce jeudi 14 novembre avec pour objectif de vulgariser sa campagne dénommée « ne touchez pas à ma constitution».
L’hôtel de ville est déjà avisé pour cette manifestation publique, dans une correspondance que le secrétaire général d’Envol, Rodrigue Ramazani, lui a adressée. « Nous avons l’honneur de vous informer, conformément à l’article 26 de la Constitution de 2006, telle que modifiée à ce jour, de l’organisation d’une manifestation publique de sensibilisation contre le changement de la Constitution. Dans le cadre de la campagne « Ne touchez pas à ma Constitution », le collectif Sursaut national organisera une activité de sensibilisation ce jeudi 14 novembre 2024, de 9h à 17h, partant du croisement des avenues Kasa-Vubu et Bongolo jusqu’à la place Victoire dans la commune de Kalamu », peut-on lire de cette correspondance.
Les prélats catholiques parlent d’inopportunité
Prenant la parole dans le cadre des états généraux de la Justice lancés depuis le 06 novembre dernier, Monseigneur Donatien N’shole a donné la position de l’Eglise catholique qui pense que le moment est mal chsoit pour procéder au changement de la Constitution. Cette dernière constitue un « Pacte républicain », a déclaré le prince de l’eglise. « Si les textes constitutionnels en vigueur étaient correctement appliqués, le pays éviterait une grande partie de la situation chaotique actuelle », insiste le porte-parole de la Cenco.
Il a par ailleurs mis en garde contre l’idée de modifier la Constitution à travers un référendum, soulignant les coûts exorbitants que cela pourrait représenter dans un contexte économique difficile. « Ce serait, argumente-t-il, irresponsable d’aller dans le sens du changement de la Constitution qui implique le référendum. Aujourd’hui, on a besoin de beaucoup d’argent pour améliorer les conditions sociales de la population. Or, qui dit référendum dit élection. L’élection, c’est beaucoup d’argent. Est-ce qu’on peut vraiment se le permettre ? Le problème, c’est l’opportunité », a indiqué Monseigneur N’shole.
L’Union sacrée en quête de l’adhésion populaire
Pendant que l’église catholique et les opposants politiques au Congo montent au créneau pour dire non à ce projet, dans l’Union sacrée, c’est le mot d’ordre de la hiérarchie qui est respecté. Les lieutenants de cette plateforme sont engagés à la recherche de l’adhésion populaire, afin d’obtenir ce changement ou modification de la Constitution congolaise.
Ce mardi 12 novembre 2024 lors d’une mâtinée politique devant le siège de l’UDPS, Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel a réitéré les propos du Chef de l’Etat Tshisekedi à Kisangani, affirmant que la Constitution congolaise ne réponde pas aux réalités nationales. Selon lui, celle-ci « stipule que pour sauvegarder l’unité Africaine, il nous faut céder certains espaces au Rwanda… cette constitution s’appelle malédiction », a-t-il déclaré devant une foule immense.
Dans la même lancée, Samuel Mbemba, un cadre du partir CRD cher à Christophe Mboso était en meeting populaire au stade Vélodrome de Kintambo à Kinshasa ce lundi pour sensibiliser sur le changement ou révision de la Constitution. La bataille s’annonce déjà rude.