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Kinshasa est confrontée à une insécurité routière à plusieurs facettes dans la capitale de la RDC, la sécurité routière est devenue une préoccupation majeure, voire un fléau aux multiples facettes.

Les autorités politico-administratives, députés et ministres, sont pointés du doigt pour rouler à vive allure avec parfois des plaques d’immatriculation cachées, parfois en contre-sens sur des routes délabrées, mal signalisées voire mal éclairées la nuit.

Les conducteurs de bus, surnommés « esprits de mort », sont réputés pour leurs excès de vitesse, leur impatience et leur non-respect du code de la route, tout comme les conducteurs de motos, communément appelés wewa.

La moto, un moyen de transport très prisé par les kinois pour sa capacité à aller n’importe où y compris dans les coins enclavés ou jugés impraticables par les conducteurs. Malgré cet aspect positif, les taxi-motos sont à la base de nombreux accidents.

Selon la commission nationale de prévention routière (CNPR), plus de 60% des accidents au pays impliquent des conducteurs de taxi-motos. Le manque d’expérience de certains motocyclistes, la méconnaissance et le non-respect du code de la route et du manque des voies appropriées pour la circulation de ces engins sont quelques unes de raisons avancées pour justifier cet état des choses.

Un chauffeur des taxis moto confirme.
«La moto en soi n’est pas la cause des accidents, ça dépend de la personne qui la manipule. La plupart des conducteurs des motos ne sont pas passés par une formation appropriée et en plus de cela il n a pas d’école de formation pour les motards, ce qui fait que beaucoup d’entre nous n’ont aucune notion du code de la route.»

On se rappellera qu’en début de l’année en cours une vague d’accidents tragiques avait secoué la capitale congolaise. Kinshasa avait enregistré en l’espace de 3 jours , 30 morts dans le camps de motos-taximen. Visiblement, cette tragédie n’a pas véritablement servi de leçon ni à l’Etat ni aux conducteurs de mots et encore moins aux passagers

Cette situation est à l’origine de plusieurs accidents mortels que la ville enregistre quotidiennement. Le dernier en date d’ailleurs, l’accident du mercredi 17 juillet sur le boulevard Triomphal. En route pour l’université, endroit de prédilection pour préparer son avenir, une jeune fille de 24 ans a perdu la vie après que la moto qui la transportait se soit retrouvée en dessous d’un camion de panification.

Au-delà de ces dangers routiers, les chauffeurs de taxi et les conducteurs de motos font face à une insécurité grandissante. En seulement une semaine, six chauffeurs taxis ont été sauvagement assassinés et leurs véhicules dérobés. Deux corps de conducteurs de moto ont été également retrouvés sans vie à la Gombe.

Les motos sont également la cible de vols nocturnes perpétrés par des individus non identifiés. Situation qui a occasionné une réunion entre les membres de l’association des chauffeurs du Congo et les autorités policières de la ville.

Face à cette vague d’insécurité aux multiples facettes, la police comme l’a promis le commissaire divisionnaire adjoint, Blaise Kilimbalimba, a engagé des mesures pour réagir. Ce jeudi 18 juillet par exemple, des opérations ont été déployées pour traquer les conducteurs en contresens et les motos-taxis qui bravent les interdictions pour accéder à la commune de la Gombe à la grande satisfaction des usagers de la route.

Des efforts sont également faits pour lever le voile sur les plaques d’immatriculation bâchées et l’utilisation abusive des gyrophares,

La police prévoit également d’intensifier les patrouilles nocturnes et les séances de sensibilisation avec les associations de chauffeurs et des conducteurs de moto qui n’attendent que ça.

Malgré ces actions, la question demeure : ces mesures parviendront-elles à endiguer l’insécurité routière à Kinshasa et, si tel est le cas, pour combien de temps ? Dans une ville où l’éphémère semble être la norme, la lutte pour la sécurité routière s’annonce comme un défi de tous les instants pour les autorités.

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