La ministre d’État aux affaires étrangères Thérèse Kayikwamba a une fois de plus porté haut la voix de la République démocratique du Congo au Conseil de sécurité de l’ONU lors d’une réunion tenue mercredi 16 avril à New York. 

Prenant la parole, la cheffe de la diplomatie congolaise a de prime à bord  dressé un bilan de la situation sécuritaire à l’est de la RDC 54 jours après l’adoption de la résolution2773. « Cinquante-quatre jours se sont écoulés  marqués par l’attente, l’inertie et la poursuite des violences. Sur le terrain, rien n’a changé : les violations persistent, les tensions s’aggravent, et la paix demeure hors de portée », a-t-elle déclaré 

Avant d’ajouter que selon le dernier rapport du Secrétaire général , les aéroports de Goma et de Bukavu restent sous le contrôle effectif du M23 et des RDF. 

À cela s’ajoutent les exécutions sommaires, enlèvements, enrôlements forcés et atteintes aux droits fondamentaux se multiplient dans les zones occupées par les rebelles.

Elle a à cet effet lancé un appel solennel à la communauté internationale quant à l’urgence en République démocratique du Congo.

C’est un appel solennel que nous lançons à la communauté internationale, l’urgence humanitaire en République Démocratique du Congo ne peut plus attendre. Il en va de notre devoir moral, mais aussi de la stabilité régionale », a -t-elle déclaré d’un ton ferme Thérèse Kayikwamba.

Ella a enfin rappelé que, certes le mois d’Avril est un mois de recueillement, celui où nous commémorons le génocide rwandais, le génocide contre les Tutsis. 

Un drame qui a, à juste titre, marqué la conscience mondiale. 

Mais il a aussi déclenché une autre tragédie, plus longue et souvent tue : celle du peuple congolais.

 » Depuis trente ans, l’Est de la République Démocratique du Congo subit les répliques de cette horreur initiale. Elle a absorbé, seule, le choc d’une instabilité régionale née de la fuite des génocidaires, de la prolifération de groupes armés, et d’une logique de représailles sans fin. Cette situation trouve son origine dans les décisions entre autres prises en 1994, par la communauté internationale — sous l’impulsion du Conseil de sécurité à travers notamment la résolution 918 — qui a encouragé les autorités zaïroises d’alors à ouvrir leurs frontières pour accueillir les réfugiés rwandais. Ces décisions, prises sous la pression de l’urgence humanitaire, ont eu pour effet d’importer le conflit, permettant à des responsables du génocide de se retrancher à l’intérieur de notre territoire.

Depuis lors, la République Démocratique du Congo est caractérisée par des cycles récurrents de violence et d’ingérence violente, initialement justifiée par des préoccupations sécuritaires, mais éventuellement motivées par des gains économiques et l’exploitation de nos ressources. Nous, Congolais, appelons cette tragédie un « génocost » — un génocide motivé par la quête de profits à travers l’anéantissement de populations vivant sur des richesse », a – t- elle déclaré.

La cheffe de la diplomatie congolaise a également exigé au Conseil de sécurité des mesures « claires »  contre l’agresseur de la RDC :

Notamment la  Sanction de  la chaîne de commandement des RDF et les décideurs politiques impliqués ; la révocation de statut du Rwanda comme pays contributeur de troupes ;Imposition d’un embargo sur les minéraux issus de l’exploitation illégale en RDC ; mais aussi la mise en place d’un régime de notification sur les transferts d’armes vers le Rwanda. 

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