La République démocratique du Congo annonce la suspension de tous les démarches antérieures qui visaient à faciliter le rapprochement et la coopération économique avec les États-Unis d’Amérique.
Dans un communiqué signé par la porte-parole du président Félix Tshisekedi, Tina Salama, il y est dit qu’au « regard de la volonté mutuellement exprimée de relancer des partenariats stratégiques entre les deux administrations, la République Démocratique du Congo retient dans sa démarche l’impératif de privilégier des échanges directs avec la nouvelle administration américaine, et cela, par des canaux officiels et autorisés ».
Le communiqué ajoute que, « en conséquence, elle [la RDC] procède, sans délai à la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de tout contrat, démarches ou propositions de lobbying passés ou faits entre elle et des entités, firmes ou cabinets américains spécialisés dans ce domaine, notamment le contrat avec la firme Earhart Turner LLC ».
Pour la RDC, il s’agit de consolider les efforts de relance du partenariat avec les USA et ainsi éviter toute interférence pour la cour que la RDC fait au pays de Trump ait la chance de réussir. Le sénateur Jean Bamanisa estime qu’il y avait « multiplicité des approches et des intervenants dans la recherche et la gestion des partenariats liée aux ressources naturelles. Pour Bamanisa qui est aussi ancien gouverneur de la province de l’Ituri, à l’Est de la RDC,
« Cette multiplicité d’approches n’apporte pas des résultats efficaces et efficients pour le pays ». Bamanisa déclare qu’il fallait absolument « changer de paradigme pour capitaliser au bénéfice du pays, suivant les priorités sécurité, infrastructures, éducation, santé, administration, voiries et réseaux de drainage urbains et autres, selon les intérêts de ces pays et de ceux de la RD Congo ».
Au début de ce mois d’avril, le président Félix Tshisekedi a reçu Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique du président américain Donald Trump,
Dan Dunham, directeur du Conseil national de sécurité pour l’Afrique, ainsi que d’autres personnalités de l’administration Trump. Leur échange avait porté « essentiellement sur la situation sécuritaire dans l’est de la RD Congo et les perspectives économiques entre les États-Unis et la RDC, deux pays qui jouissent d’une coopération stratégique », avait indiqué la présidence de la RDC.
À l’issue de la rencontre, Massad Boulos avait déclaré : « Vous avez entendu parler d’un accord sur les minerais. Nous avons entendu parler de la proposition de la RDC, et je suis heureux de dire que le président et moi-même nous sommes mis d’accord sur la voie à suivre pour son développement », a déclaré le conseiller du président Donald Trump pour l’Afrique.
« Je suis impatient de travailler avec le président Félix Tshisekedi et son équipe pour construire une relation plus profonde qui bénéficie au peuple congolais et au peuple américain, et pour stimuler les investissements du secteur privé américain en RDC, en particulier dans le secteur minier, avec l’objectif commun de contribuer à la prospérité de nos deux pays », a-t-il noté, avant d’ajouter
« Bien sûr, nous avons besoin d’un environnement aussi propice que possible aux affaires pour atteindre cet objectif. Soyez assurés que les entreprises américaines opèrent de manière transparente et qu’elles stimuleront les économies locales. Nous parlons d’investissements de plusieurs milliards de dollars. Nous parlons d’emplois, de transfert de connaissances et d’investissements dans les infrastructures. Il ne peut y avoir de prospérité économique sans sécurité ».
La RDC a proposé aux États-Unis d’Amérique de venir exploiter les minerais du pays en échange de la formation des services de sécurité en RDC, d’investissements dans les matériels militaires, renseignements.

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com