João Lourenço s’investit à nouveau dans la recherche d’une solution négociée à la crise dans l’Est congolais – L’objectif est de faire venir à Luanda des délégations de Kinshasa et du M23
Le président João Lourenço a reçu mardi 11 octobre, à la Cidade Alta de Luanda, le président de la RDC, Félix Tshisekedi, et a annoncé qu’il insistera à nouveau sur la recherche d’un accord pour mettre fin à la violence dans l’Est congolais.
Pour atteindre cet objectif, qui figure dans l’agenda du chef de l’État angolais depuis plusieurs années, João Lourenço tentera de convaincre le M23 d’accepter de venir dans la capitale angolaise pour de nouvelles négociations.
À cette fin, le président de la République d’Angola et actuel président de l’Union africaine (UA) a déjà réussi à obtenir que Félix Tshisekedi soit également disponible pour ce dialogue, après sa visite d’aujourd’hui et celle qu’il a effectuée il y a une quinzaine de jours.
Ce résultat permet au « champion de la paix » de l’UA de reprendre ses efforts pour mettre fin à l’instabilité dans l’est de la République démocratique du Congo, après une succession d’échecs dus à l’abandon du processus de Luanda par le président rwandais.
Il en a été de même pour le processus de Nairobi, où l’apaisement a été discuté dans le cadre d’un dialogue interne entre Congolais.
Aujourd’hui, et également après la visite à Luanda d’une mission de religieux congolais, dont la CENCO, qui rassemble les évêques catholiques, avec une longue tradition de médiation de paix dans ce pays, João Lourenço tentera à nouveau de trouver le chemin de la paix au Congo.
Ceci, après que le M23/ RDF avec le soutien clair du Rwanda, comme l’a montré l’ONU, ait pénétré des parties à l’est du Congo, notamment dans le Nord et le Sud Kivu, posant un gros défi aux Forces Armées et au gouvernement central de Kinshasa.
Dans un communiqué, la présidence angolaise a indiqué que « suite à la brève visite de travail » du président Félix Tshisekedi à Luanda, « la partie angolaise, en tant que médiateur dans le conflit qui affecte l’est de la République démocratique du Congo, prendra contact avec le M23, afin que les délégations de la RDC et du M23 puissent mener des négociations directes qui se tiendront à Luanda dans les prochains jours, en vue de négocier une paix définitive » dans cette région congolaise.
L’espoir angolais
Présidant actuellement l’Union africaine, le président angolais a joué un rôle engagé dans la recherche de solutions aux problèmes impliquant la RDC et le Rwanda dans un contexte de conquêtes territoriales successives dans l’est du Congo par les rebelles du M23, financés et armés par le Rwanda voisin.
Cependant, les multiples sommets de Luanda auxquels ont participé les présidents de la RDC, Félix Tshisekedi, et du Rwanda, Paul Kagame, n’ont pas suffi à générer un apaisement solide et ont fini par s’effondrer lorsque le Rwandais n’était plus présent.
Au même moment, à Nairobi, au Kenya, où se déroule un autre front pour ramener la paix à l’est de la RDC, les efforts menés par l’ancien président du pays, Uhuru Kenyatta, s’effondrent également.
Si les processus de Luanda et de Nairobi ont échoué, c’est, selon plusieurs analystes, parce que le Rwanda n’avait pas l’intention de les laisser triompher, car les conquêtes du M23 dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont, en fait, le contrôle par Kigali du riche sous-sol de la RDC en ressources minérales stratégiques.
Bien que cela n’ait pas été dit à l’issue de la réunion de mardi matin dans la Haute Ville, les religieux congolais espèrent maintenant, parce qu’il est déjà courant que la CENCO appelle publiquement au respect des accords de Luanda par les parties – un doigt pointé vers le Rwanda – qu’en tant que président en exercice de l’Union africaine, Lourenço peut s’investir dans la création d’un front de la communauté internationale pour faire pression sur le Rwanda afin qu’il mette un terme à la violence.
En effet, le M23 a fait des centaines de morts et des milliers de blessés et de déplacés parmi la population civile dans ses avancées pour conquérir les capitales provinciales du Nord-Kivu (Goma) et du Sud-Kivu (Bukavu).
Outre cet aspect régional de la crise, la mission religieuse congolaise, selon son porte-parole, Éric Nsenga, secrétaire général de l’Église protestante du Christ en RDC, tente également de trouver une formule à appliquer au Congo avec le même résultat que la manière dont l’Angola a résolu sa crise interne après la guerre civile.
Géopolis Hebdo/ Novo Journal ( en Angola)
