La République démocratique du Congo et le Rwanda ont remis (chacun) leurs avant-projet d’accord de paix, comme prévu dans la déclaration de principes signée à Washington sous l’égide des États-Unis, a annoncé lundi un haut responsable américain.
« Je salue le projet de proposition de paix reçu de la RDC et du Rwanda. Il s’agit d’une étape importante vers le respect des engagements pris dans la Déclaration de principes, et je compte sur leur engagement continu en faveur de la paix », a déclaré Massad Boulos, conseiller principal pour l’Afrique au Département d’État américain. Le président Félix Tshisekedi dit qu’il s’agit d’une étape importante afin que « l’on parle du développement maintenant ». « Notre but c’est la paix », a également noté le porte-parole du gouvernement Congolais Patrick Muyaya.
Le ministre Rwandais des affaires étrangères Olivier Nduhungirehe dit espérer que « tout va bien se passer, on aura un accord de paix qui va nous permettre d’aboutir à une paix durable dans la région », dit-il.
Sauf que la paix tant espérée n’est pas encore une réalité sur le terrain, dans le Nord et Sud-Kivu. Selon de sources locales au Nord-Kivu, des combattants
de l’AFC/M23 soutenus par l’armée rwandaise ont conquis depuis le 2 mai dernier Lunyasenge, une localité située à la côte Ouest du Lac Édouard, en territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Dans cette localité, les combats auraient été très violents. Au lendemain des engagements de trêve signé en mi avril à Doha au Qatar entre l’AFC/M23 et les représentants du gouvernement Congolais, des combats étaient menés par les rebelles et les Wazalendo, ces groupes de défense qui appuient l’armée congolaise. Selon Nicaise Kibel Bel, expert des questions militaires, « les Wazalendo étant des autochtones qui vivent de l’agriculture, ils ne changent pas facilement de villages. Après que leur contrée soient conquises par le M23, ils partent se cacher en brousse et mènent des raids. C’est pourquoi les combats ne s’arrêtent pas vraiment », a dit Nicaise Kibel Bel. Mais depuis le début du mois de mai, l’armée Congolaise affirme qu’elle se réserve « le droit de riposter sur tous les fronts si la menace des rebelles persiste ».
Le colonel Mak Hazukay, porte-parole de l’armée au Grand-Nord dénonce une « violation intentionnelle et flagrante du cessez-le-feu et de toutes les mesures arrêtées pour suivre les négociations en cours à Doha au Qatar et à Washington aux États-Unis ».
Qu’en sera-t-il dans les prochaines semaines ? Les négociations vont-elles se poursuivre parallèlement aux combats sur terrain ? Le processus de paix de Washington prévoit un chronogramme clair. Les ministres des affaires étrangères du Rwanda et de la RDC vont se rencontrer dans la troisième semaine du mois de mai en cours pour finaliser le projet d’accord, a annoncé Olivier Nduhungirehe. Il a signalé aussi qu’à la mi juin, « il y aura une signature d’accord de paix à la maison blanche avec le président Donald Trump, les deux présidents concernés ( Paul Kagame et Félix Tshisekedi), les chefs d’État ayant joué un rôle dans la médiation : l’émir du Qatar, le président Togolais, le président Kényan, représentant l’EAC et le président Zimbabwéen, représentant la SADC ».

Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com