Il est peut-être prématuré de le dire avant de connaitre les réels motifs du séjour d’Emmanuel Ramazani Shadary en Afrique du Sud. Mais à en juger des interventions des leaders Sud Africains dans les affaires Congolaises de ces vingt dernières années, l’on constate que la nation Arc-en-ciel a de plus en plus son mot à dire dans la conduite de la politique congolaise.

Pour son premier déplacement seul en tant que candidat président de la République, Emmanuel Ramazani Shadari a choisi comme destination l’Afrique du Sud. Rien n’a encore filtré quant au motif de sa visite au pays de Nelson Mandela. Mais à en croire certains observateurs, le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC) vient d’amorcer une offensive diplomatique, histoire de rassurer certains partenaires à quelques mois de la tenue des élections. Aussi, il est question pour Shadary de contrer les initiatives de l’opposition qui récemment ont échangé avec l’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud.

L’Afrique du Sud a toujours été un allié de taille du pouvoir de Joseph Kabila. En sa qualité de première puissance politique et militaire du continent Africain, nul ne doute que les uns et les autres auront besoin d’elle pour asseoir le nouveau leadership qui sortira des urnes le 23 décembre prochain.

Lors de son séjour à Kinshasa au mois d’août dernier, le président Sud-africain avait eu un entretien aussi bien avec le président Joseph Kabila que Ramazani Shadary, alors qu’il venait fraîchement d’être désigné candidat président de la République pour le compte de la coalition politique du pouvoir (FCC).

Quel rôle pour l’Afrique du Sud dans le proceessus électoral congolais?

En attendant de savoir exactement ce qu’est allé chercher Ramazani Shadary en République Sud Africaine, il convient de noter que ce pays ainsi que ses leaders ont gagné une certaine influence en Afrique Australe et même sur l’ensemble du continent. Au lendemain de l’annonce par le président Joseph Kabila de sa non candidature et de la désignation d’Emmanuel Ramazani Shadary comme candidat du Front Commun pour le Congo, c’est le président Sud africain Cyrile Ramaphosa qui avait été le tout premier président à venir serrer la main à son homologue congolais, comme pour lui décerner un satisfecit. Dans leur quête de faire entendre leur voix sur les revendications qu’ils formulent autour du proceccus électoral, les opposants congolais ont choisi de se retrouver dans le pays de Nelson Mandela, où ils ont été reçus par l’ANC, le parti au pouvoir. Les leaders de l’opposition avaient alors fait part de la situation politiques qui prévaut en RDC à la veille des élections générales. Selon le communiqué qui avait été publié à l’issue de la rencontre entre la hiérarchie de l’ANC et la délégation de six partis et regroupements de l’opposition congolaise, il avait été dit que les opposants avaient “exprimé le voeu de voir l’ANC poursuivre son rôle dans la recherche de la paix et la stabilité en RD Congo.” Mais à quel rôle les leaders de l’opposition faisait-ils allusion? Celui joué par les hommes forts de l’ANC, donc de l’Afrique du Sud en 1997 lors de la guerre de l’AFDL dans les pourparlers entre le président Mobutu et Laurent Désiré Kabila alors leader de la rebellion? À celui joué par le pays de Mandela pendant les négociations de Sun City, lesquelles négociations avaient abouti au pacte républicain d’où est sortie même l’actuelle constitution du pays? Une chose est sûre, le pays de Nelson Mandela et de Desmond Tutu a désormais son mot à dire dans les situations politiques de l’Afrique Australe. À present, nul ne sait si le déplacement du candidat du FCC sera une sorte de remake du tête-à-tête qu’il avait eu avec Ramaphosa à Kinshasa lors de sa visite.

Patrick Ilunga

 

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