RDC/Nouveau Gouvernement I Judith Suminwa, les enjeux derrière la reconduction certaine 

L’annonce a été faite par le Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI, « Haute Autorité de référence » de la plate-forme politique Union Sacrée de la Nation, le 02 août 2025 à Kinshasa au cours d’une rencontre avec les représentants de sa coalition. Judith Suminwa Tuluka sera reconduite à son poste de la Première Ministre de la République Démocratique du Congo. 

En effet, d’après des sources surplace, Félix-Antoine TSHISEKEDI a fait savoir aux sociétaires de son organisation politique que le gros du travail était fait avec la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka dans la formation de cette nouvelle équipe Gouvernementale qualifiée de celle de combat face aux défis multiples auxquels fait face le pays.  

Nouveau Gouvernement, même leadership pour les mêmes défis 

Judith Suminwa à la primature un peu plus d’une année va devoir s’atteler au relèvement des mêmes défis auxquels elle fait face depuis sa nomination.

Sur le plan sécuritaire, il ya le conflit armé au Nord et Sud-Kivu; l’insécurité en Ituri de par l’activisme des groupes armés, la milice Mobondo dans le Kwango. La Cheffe du Gouvernement Congolais est censée maîtriser parfaitement son sujet pour y avoir travaillé ces 14 derniers mois, reste à savoir comment solder la crise. 

Si dans le cas du Nord et Sud-Kivu marqué par l’occupation des pans du territoire national par la rébellion de l’AFC/M23 (Alliance Fleuve Congo/ Mouvement M23) soutenue par le Rwanda d’après plusieurs rapports internationaux dont celui des Nations Unies les choses semblent se préciser par la signature d’un accord de paix entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda et la déclaration de principes entre Kinshasa et la rébellion, sur d’autres coins du pays notamment en Ituri la situation reste volatile. 

En effet, en dépit de l’état de siège décrété dans cette province suivit de la coopération militaire entre les armées Congolaise et Ougandaise, des hommes armés continuent de commettre des exactions dont les dernières en date restent les attaques d’une église à Komanda et d’un restaurant à Bunia. 

Sur le plan économique, le Gouvernement Suminwa II appelé à se resserrer autour d’une cinquantaine de membres (45 à 47) va travailler avec des prévisions budgétaires revue à la baisse dont l’essentiel des priorités restent le financement de la guerre en dépit d’une situation sociale peu reluisante.

Suminwa II, un Gouvernement de transition ?

Face aux fluctuations du processus politique de la République Démocratique du Congo, d’aucun se demande pour combien de temps Judith Suminwa va devoir diriger le Gouvernement Congolais ?

Issue des rangs de l’Union pour la Démocratique et le Progrès Social (UDPS), la formation politique du Président TSHISEKEDI, l’ancienne Ministre du Plan du Gouvernement Sama Lukonde devrait être reconduite dans un contexte particulier. 

Alors qu’il y a plus d’un semestre, le Chef de l’Etat annonçait la formation d’un Gouvernement d’ouverture, plusieurs figures importantes de l’opposition avaient rencontré le dirigeant Congolais dont son challenger lors des élections de 2018, Martin Fayulu Madidi ou encore l’ancien Premier Ministre, de Joseph Kabila, Adolphe Muzito. 

Au regard de leur influence sur la scène politique Congolaise, des observateurs avaient pronostiqué sur l’éventualité d’une direction du Gouvernement par Martin Fayulu qui, dans une interview à la presse n’avait pas montré son opposition à une telle hypothèse tout en mise sur la nécessité de la convocation d’un dialogue national inclusif avant d’intégrer une quelconque équipe Gouvernementale.

À la tête d’une dynamique dénommée Camp de la Patrie, Martin Fayulu Madidi misait sur la participation de toutes les forces politiques et sociales à l’initiative des hommes d’église dont les catholiques et les protestants pour renforcer ce « pacte social ».

Pour certains analystes, la reconduction quasi certaine de Judith Suminwa par le « champion de la masculinité positive », au-delà des lobbies des réseaux féministes serrait aussi justifiée par l’intransigeance de Martin Fayulu qui, pour question d’image, aurait boudé d’intégrer un gouvernement qui ne serait pas sorti d’un dialogue national inclusif format CENCO-ECC (Conférence Episcopale Nationale du Congo – Église du Christ au Congo). Mais selon certains indiscrétions, des proches de l’opposant pourront bel et bien faire partie de l’équipe tout comme Adolphe Muzito ou ses délégués. 

Reste à savoir pour combien de temps qu’elle va être à la primature quand on sait que le Chef de l’Etat avait lui-même mis sur pieds une équipe de réflexion pour approfondir les réflexions sur le rapport des consultations menées par les hommes d’église quand on sait que de tradition, les dialogues politiques Congolais ont toujours abouti à la formation des nouveaux gouvernements.

Difficile de répondre à cette question dans un contexte politico-social aussi dynamique.

José-Junior OWAWA

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *