L’homme défraie la chronique depuis près de deux semaines. Il est sous les feux des médias sociaux livré à la vindicte populaire.
Deux dossiers sont mis à sa charge à savoir les stations de pompage et distribution d’eau dans les milieux ruraux et les lampadaires d’éclairage public dans la ville de Kinshasa.
Pour le premier dossier initié par le ministère du développement rural du gouvernement Ilunga Ilunkamba, il a été repris par le ministre d’Etat François Rubota en charge du développement rural sous Sama Lukonde. Dans sa témérité, Nicolas Kazadi a challengé son collègue et le fournisseur et pour le même budget, il a obtenu 340 stations de plus, en plus des 1000 initialement prévus. L’exécution du projet n’allant pas aussi vite que prévu, il a suspendu les paiements malgré l’insistance de son collègue afin de contraindre le fournisseur à atteindre un déploiement proportionnel à l’avance perçue, soit 71 millions de dollars sur les 80 premiers.
Cependant, la presse qui crie au scandale s’en prend non pas au donneur d’ordre qui est le ministre d’Etat et même pas au fournisseur. Les tirs sont dirigés sur Nicolas Kazadi. Il est l’homme à abattre et traîné dans la boue comme un malfrat. Silence complet sur tous les acteurs directs… l’armement lourd est déployé avec tous les maux d’Israel.
Pour les lampadaires, alors que le gouverneur Gentiny en a commandé auprès de 5 fournisseurs avec des mécanismes économiques divers, personne ne s’intéresse ni au contrat qu’on attribue à Kazadi ni au dossier tout court. La population est prise de court et on lui plaque, mieux, lui impose une version des faits délibérément tronquée et déformée dans un tel populisme et avec tant de bruit… C’est du lynchage barbare.
Entre temps, personne ne dit absolument rien ni sur la qualité ni sur la quantité et encore moins le prix des autres fournisseurs. Ceux qui ont accédé aux dossiers révèlent que le dossier blâmé est la meilleure offre de tout le lot et ce n’est ni le plus grand lot ni le moins cher.
C’est à se demander pourquoi l’acharnement est sur le ministre des finances que l’on tente d’humilier.
Samba Bathily, patron de la société qui a fourni les lampadaires a, depuis, répondu à l’intraitable Thierry Kambundi de Top Congo et a pu éclairer l’opinion sur le marché, les prix, la qualité, du reste éraillée par un reportage comparatif fait par un journaliste au service de la version de Samba.
Et depuis, le dossier se vide et laisse place aux injures publiques et caricatures.
Il faut reconnaître que Nicolas Kazadi s’est fourvoyé à vouloir se défendre, il s’est vanté d’avoir obtenu une réduction sur les coûts unitaires desdits forages qui sont en réalité des unités de traitement et de distribution d’eau… il s’est jeté dans l’arène et est devenu l’homme à abattre.
Nicolas Kazadi est très fier d’avoir réussi le paiement des taxes et impôts sur les super profits des entreprises minières, il se vante d’avoir encaissé au trésor public l’entièreté du paiement de Glencore (pour corruption), il est fier de la réforme sur l’impôt des personnes physiques. La montée en puissance du budget de l’Etat central, il l’a revendique et la partage avec Alingete et l’IGF, faisant référence aux réformes et à la bonne gouvernance.
Personne n’est ni ange ni démon, même pas Nicolas Kazadi. Les analystes politiques devraient investiguer pour identifier les causes cachées de ces tirs croisés.
Qui vivra verra.
Adam Mwena Meji