De 2011 à 2024, l’accès à Internet en RDC a connu une croissance significative. Selon différents rapports, le taux de pénétration est passé de moins de 1 % de la population en 2011 à environ 17,6 % en 2022 puis à 28% de nos jours. Au moins 28 millions des Congolais sont connectés à internet et la plupart, soit 89%, le sont via leur téléphone portable.

Malgré ce progrès, la RDC est encore au bas de l’échelle du classement des pays d’Afrique en ce qui concerne le taux de pénétration des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Les opérateurs de télécommunications locaux, principaux fournisseurs de services Internet, font face à divers obstacles, principalement six, qui limitent l’expansion de l’accès en ligne pour les citoyens congolais.

  1. Infrastructures limitées

La RDC, qui s’étend sur 2 345 000 km2, souffre d’un manque criant de connectivité entre ses différents coins et recoins en raison d’infrastructures inadéquates. Les routes sont quasi inexistantes. Les voyages par voies aériennes, fluviales et lacustres sont incertains et dangereux. Un responsable au sein d’une société de télécommunication confie : « Il nous faut au moins six mois en période de pluie pour acheminer du matériel de Moanda en passant par Kinshasa pour le Sankuru. »

Les infrastructures de télécommunications constituent un autre volet du premier défi. Par exemple, le Nord de la RDC n’a pas encore connu le déploiement de la fibre optique. Les satellites opérant au gré des intempéries constituent les seuls recours, expliquant ainsi la lenteur de connexion dans des provinces comme celle de l’Equateur.

  1. Énergie électrique insuffisante

L’énergie pèse à hauteur de 60% dans la balance économique des sociétés de télécom, selon un expert du domaine. L’instabilité voire l’inexistence en approvisionnement en électricité dans certains endroits ne fait qu’entraver la connectivité internet.

  1. Taux élevé de pauvreté de la population

La situation économique précaire de nombreux Congolais rend l’acquisition d’équipements et l’accès à internet financièrement inabordable pour de nombreuses personnes, résultant en un faible taux de pénétration d’internet. De plus, l’instabilité politique du pays et de nombreux conflits en cours contribuent également à la faible utilisation d’internet sur des vastes étendues du territoire national.

  1. Coût élevé de la connectivité

Les tarifs exorbitants des fournisseurs d’accès internet limitent sévèrement l’accès à internet pour de nombreux citoyens, y compris ceux dans des villes bien desservies.

  1. Illettrisme numérique

Le manque de compétences numériques est un obstacle majeur limitant la capacité des individus à tirer parti des ressources en ligne.

  1. Forte pression fiscale

Les taxes élevées sur les équipements technologiques rendent l’accès à internet plus coûteux pour la population congolaise. Supprimer certaines taxes sur les terminaux, par exemple, réduirait de moitié les prix des téléphones portables et favoriserait l’accès à internet.

Les défis qui se posent à la RDC sont certes énormes mais pas insurmontables. Quelques pistes de solutions sont à l’étude ou en cours d’exploitation par certaines sociétés de télécommunications, parmi lesquelles :

  1. Passer de société de télécommunication en société de technologie

Les sociétés de technologie investissent au moins 40% de leur budget dans la recherche et l’innovation, contre 10% en moyenne pour les sociétés de télécommunications. En devenant des sociétés de technologie, les opérateurs locaux pourraient proposer des modèles innovants et adaptés aux conditions de déploiement des infrastructures en RDC.

  1. Mutualisation des efforts

Les sociétés pourraient travailler en partenariat pour lever plus de fonds et investir dans l’infrastructure technologique, évaluée à près de 9 milliards de dollars américains. Cela inclut la construction de nouvelles tours de télécommunications, l’installation de câbles en fibre optique et le déploiement de réseaux sans fil à haut débit. Ensemble, les sociétés de télécommunications et l’État congolais pourraient contribuer à l’expansion des infrastructures de télécommunications.

  1. Promouvoir la culture numérique

L’État congolais est appelé à sensibiliser sa population aux avantages de l’internet, à former aux compétences numériques de base et à éduquer sur les dangers et les meilleures pratiques en ligne.

L’internet offre de nombreux avantages de nos jours, notamment comme source de formation, d’information et de revenus financiers. Les populations, en particulier celles vivant dans les milieux reculés, doivent être informées des avantages de l’internet et être outillées pour acquérir les compétences numériques de base, ainsi que pour être éduquées sur les dangers et les meilleures pratiques en ligne.

Don MOMAT

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