La Monusco prolonge son mandat en République démocratique du Congo. Vendredi, le Conseil de sécurité des nations unies a voté à l’unanimité pour ce renouvellement de mandat pour 12 mois supplémentaires. Ainsi, la mission de la paix, présente en RDC depuis 1999, devra rester jusqu’au 20 décembre 2025. Cette extension du mandat de la mission de maintien de paix en RDC intervient alors que les 14 000 soldats et policiers de la Monusco avaient déjà entamé leur retrait du Congo, notamment dans la province du Sud-Kivu, à l’Est de la RDC, à la demande des autorités Congolaises qui avaient demandé un désengagement rapide, et s’étaient ensuite rétractés sollicitant un retrait graduel au vu de la dégradation de la situation sécuritaire au Congo. « Cette résolution soutient la demande de la RDC à bénéficier d’une approche plus souple et graduelle dans le retrait de la Monusco. Nous espérons pouvoir justement examiner les plans qui sont déjà échafaudés pour ce faire… », a notamment déclaré Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice des Etats-Unis d’Amérique auprès des Nations Unies.
Pour la République démocratique du Congo a déjà exprimé ses attentes par rapport à ce que doit être le prochain mandat de la Monusco. Kinshasa souhaite que le nouveau mandat de la mission de maintien de paix prenne en compte les dimensions régionales pour faire face à la guerre. En 2023, des marches de protestations ont éclaté dans plusieurs villes de la RDC pour réclamer les départs des soldats de la paix, à qui, des protestataires reprochaient de ne pas être offensifs. La Monusco elle-même précise les priorités de son nouveau mandat, notamment « la protection des civils, le désarmement, la démobilisation, la stabilisation ainsi que la réforme du secteur de la sécurité ».
Le Conseil de sécurité affirme réitérer le soutien de la mission de paix aux initiatives régionales. Lors de la réunion du Conseil de sécurité vendredi, les membres de cet organe décisionnel de l’ONU ont exprimé leur inquiétude quant à la situation sécuritaire au Congo. La RDC continue de souffrir des cycles de conflits et de violences persistantes de la part des groupes armés locaux et étrangers, peut-on lire dans le texte de la résolution. Le Conseil s’inquiète également des tensions persistantes entre la RDC et le Rwanda que Kinshasa accuse de soutenir le M23, ce que Kigali nie. Le Rwanda à son tour, accuse la RDC de s’allier avec les FDLR pour menacer la paix au Rwanda. Les autorités de Kinshasa rejettent également cette accusation. Actuellement, le Rwanda et la RDC se sont engagés dans un plan harmonisé de paix afin de parvenir à un accord de paix. Mais le processus de paix peine à concrétiser ces engagements.
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
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