L’Est de la RDC est dans une sorte d’espoir de paix et crainte d’un statu quo insécuritaire. « Pour la première fois depuis la résurgence du groupe rebelle M23 en novembre 2021 il y a une véritable lueur d’espoir », déclarait début octobre 2024 Huang Xia, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans la région des Grands Lacs. À peine le diplomate exprimait son optimisme quant à un retour progressif de la paix, que la région enregistrait la reprise des combats, avec une montée en flèche des attaques du M23 dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Des témoignages de terrain font état d’une certaine avancée des rebelles soutenus par l’armée Rwandaise.
C’est dans ce contexte que le 31 octobre, les experts congolais et rwandais se sont réunis à Luanda, sous l’égide des médiateurs angolais, pour tenter de faire avancer le processus de paix. Comme cela était prévu depuis la réunion ministérielle (Rwanda – RDC) du 12 octobre, la médiation angolaise a proposé aux deux parties le projet de concept des opérations (CONOPS). Ce document stratégique prend en compte les points de vue des deux parties sur leurs engagements respectifs.
Les experts du Rwanda et de la RDC ont examiné le CONOPS. Ils ont adopté, par consensus, le document, qu’ils ont qualifié d’important pour l’opérationnalisation du Plan harmonisé. Ce Plan prévoit la neutralisation des FDLR et le retrait des troupes Rwandaises du sol Congolais. Selon plusieurs rapports des experts de l’ONU, quelques 4000 soldats Rwandais sont sur le sol Congolais apportant l’appui au M23.
Au regard des discussions du 31 octobre, une avancée a été enregistrée dans le sens de l’harmonisation des vues pour la paix. Mais tout n’est pas joué. Les ministres des affaires étrangères des deux pays doivent approuver le document.
Le 16 novembre prochain, une session ministérielle, la 6 ème, doit réunir Thérèse Kayikwamba, ministre Congolaise des affaires étrangères et Olivier Nduhungirehe, son homologue Rwandais autour Tete Antonio, leur pendant Angolais. Par le passé, des documents adoptés par les experts des deux parties ont été rejetés en session ministérielle, en raison d’interprétations divergentes.
Parmi les avancées notables, les experts ont validé la composition tripartite du mécanisme de vérification ad-hoc renforcé (MVA-R). C’est ce mécanisme qui sera chargé de vérifier la véracité des accusations mutuelles d’agression et d’attaque. Ce mécanisme, dirigé par l’Angola, intègre des officiers de liaison de la RDC et du Rwanda. Selon le communiqué de la réunion ministérielle du 12 octobre, le MVA-R devrait être lancé le 5 novembre 2024 à Goma.
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
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