Le candidat président de la République, le professeur Freddy Matungulu a présenté son programme gouvernemental pour les cinq prochaines années. Cet économiste de renommée internationale propose un budget réaliste de 74 milliards de dollars américains. Fin connaisseur des arcanes du système économique congolais, le prof « FMMI », comme l’ont surnommé ses partisans pour sa forte maitrise des questions économiques et financières, pense que pour la période comprise entre 2019-2023, la moyenne annuelle de 14,8 milliards de budget est réalisable dans le contexte économique du pays.

Devant ses partisans et autres invités de marque, Freddy Matungu n’a pas tergiversé sur son ambition de gouverner la République Démocratique du Congo autrement. Pour ce faire, l’ancien Ministre de l’Economie, Finances et Budget a préféré placer son projet de société sur trois grands axes qui se résume à « créer un contexte institutionnel et sécuritaire de responsabilité, favorable aux investissements ; à bâtir une économie de forte croissance inclusive, créatrice de nouvelles opportunités d’emplois et de revenus; et à affronter les défis du social et de la solidarité nationale grâce à des politiques sociales, d’éducation, et de santé volontaristes », a-t-il martelé.

Freddy Matungulu s’est donc posé la question de savoir « Où sommes-nous? Et où allons-nous ? Et que faire pour bâtir une économie et une société congolaises prospères et bénéfiques à l’ensemble de la population de notre pays. »

Le candidat président de la République fustige la « pauvreté abjecte » dans laquelle vivent les habitants de la République démocratique du Congo (2,5 dollars par jour). « La RDC combine un faible revenu par habitant, un taux de scolarité bas et une espérance de vie d’une cinquantaine d’années seulement, comparée à au moins 60 ans de moyenne africaine », a-t-il déploré avant d’ajouter que cette situation est due au contexte économique désastreux du pays qui provoque le chômage de masse dans la jeunesse.
Pour le professeur « FMMI », « il est donc impératif de diversifier les secteurs de l’économie » en investissant dans l’agriculture et l’industrie, les infrastructures de transport, de communication et l’électricité. L’opposant estime que « l’amélioration de la gouvernance économique est entravée par la mauvaise gouvernance politique qui confond le domaine privé avec le domaine public de l’Etat. »

Matungulu centre son projet de société en cherchant à répondre à la question « que faire pour contrer les maux et les dynamiques de régression qui sont en œuvre dans notre économie et notre société ? »

Son projet est donc axé sur la voie de changements fondamentaux dans la gouvernance politique et économique. « Reconstruire la démocratie et assurer le respect de l’Etat de droit et reconquérir la paix et la sécurité intérieures pour créer un environnement favorable à la reprise du travail et au progrès économique et social ; Redresser l’économie par la diversification sectorielle et l’intégration spatiale du territoire ; Relever les défis du social et de la solidarité nationale », sont les principales préoccupations du candidat.

« Reconstruction de la démocratie et de l’Etat de droit, et reconquête de la paix et la sécurité »

Dans son programme gouvernemental, Freddy Matungulu estime que la « création d’un contexte favorable à l’investissement productif est aujourd’hui question de vie ou de mort pour la RDC ».
Parmi les priorités du candidat, la proposition « d’un projet d’amendement de la Constitution visant à rétablir les deux tours de l’élection présidentielle ; lancement du cycle de préparation de l’élection présidentielle de 2023 avant la fin 2019. » Le président national de Congo Na Biso (CNB, Notre Congo) envisage aussi de soumettre à l’approbation du Parlement, toutes les nominations du Président de la République des hauts fonctionnaires chargés de la gestion des grandes institutions économiques, militaires, de sécurité, et diplomatiques du pays; y compris la Banque centrale du Congo, les ambassades, les grandes entreprises publiques, et les principales branches de l’armée, de la police et des services nationaux de renseignement.

Réforme des services de sécurité, de l’administration, de la diplomatie, l’indépendance du système judiciaire, la liberté de la presse, rien n’est oublié dans le projet de société de CNB/CYNCO porté par cet universitaire.

Matungulu et la lutte contre la corruption ?

Freddy Matungulu promet de livrer une lutte acharnée contre la corruption pour améliorer la « transparence en matière de gouvernance de manière à s’attaquer à la kleptocratie, à l’autocratie multipartite, et aux pratiques de corruption tant déplorées en RDC. »

Le candidat qui attend la consécration au lendemain du 23 décembre prochain, prévoit d’instituer « une Haute Autorité Président Kasa-Vubu pour la transparence dans la vie publique (HAPK-TVP). » L’ambition étant de « promouvoir la probité des fonctionnaires publics ».

Dans sa politique d’assainir l’espace public, l’ancien Ministre qui a claqué la porte du gouvernement 2001 pour protester contre la gouvernance du régime en place, se propose d’instituer « un Prix Présidentiel de la Bonne Gouvernance ».
Des mesures spécifiques sont aussi envisagées au niveau provincial ou dans des villes sous-contrat public-privé « pour tordre le coup à la petite corruption si nocive au développement de projets socio-économiques de grande envergures.»

Matungulu et les dimensions d’une croissance l’inclusive

L’inclusivité de la croissance économique perçue par le candidat président de la République doit « revêtir, la diversification économique, l’intégration spatiale du pays, et la reconnaissance de la solidarité nationale comme valeur de premier plan. »

Le professeur d’économie prévoit, à travers son projet, de diversifier l’économie en renforçant le potentiel des secteurs minier et pétrolier en étendant la production. Dans le domaine agricole, l’ancien fonctionnaire du Fonds Monétaire International souhaite porter les dépenses publiques à 10 % du budget sur une période de cinq ans. 40 % de ces dépenses seront effectuées en provinces conformément à la Constitution.

En fin connaisseur des questions économiques, Freddy Matungulu projette de renforcer des initiatives visant à renforcer l’intégration régionale par la « mise en place des infrastructures de transports et des équipements énergétiques et de communication favorisant l’intégration territoriale, économique, commerciale, et sociale du pays. »

Sur le plan local, le président de CNB annonce la construction de nouvelles voies ferrées, le bitumage de routes d’intérêt national et provincial, l’installation d’un métro à Kinshasa et dans d’autres grandes villes en expansion ; et la finalisation urgente du projet de port géant en eaux profondes à Banana, dans le Kongo-Central.

Dans le domaine énergétique, le candidat envisage de lancer trois « grands pools de production électrique à Inga, Wanya-Rukula et sur la Luapula ».

La promotion du social et de la solidarité nationale, et le cas Matungulu

Ce point constitue le troisième pilier du redressement économique du candidat. Ici, le programme de gouvernement CNB/SYENCO entend accroitre l’accès de la population aux services sociaux de base valorisant que sont notamment l’éducation et la santé. « Le défi du social est donc avant tout un combat pour le développement des systèmes éducatif et de santé performants », a-t-il prévenu.

La réforme du système éducatif du pays voulu par Freddy Matungulu : « la gratuité d’un enseignement de haute qualité au niveau de l’école primaire, la modernisation de l’enseignement supérieur et universitaire avec la réhabilitation des infrastructures tels que les bâtiments académiques.»

En matière de santé, le candidat du CNB compte élaborer de programmes d’assurance de santé communautaire visant à assurer une couverture de santé universelle. Une fois accédé au pouvoir, Matungulu promet de veiller à l’accroissement du nombre de médecins ; la construction d’au moins un hôpital moderne par province ; la promotion et le développement de la télémédecine ; la fourniture de l’eau potable à chaque école primaire et village.

Freddy Matungulu estime le coût de son programme réaliste de la reprise de l’économie congolaise à 74 milliards de dollars américains pour le quinquennat 2019-2023, soit une moyenne annuelle de 14,8 milliards.

En mettant sur la place publique son programme, cet universitaire au profil incontesté dispose d’arguments solides sur ses adversaires qui ont désormais en face un choix cornélien entre l’homme ou son programme.

José-Junior Owawa

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