Il n’a pas attendu de longs mois pour saisir la quintessence des problèmes qui grèvent le secteur minier en République Démocratique du Congo (RDC) et qui l’empêchent de jouer son rôle de manière optimale. Le ministre national des Mines, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume, a décidé d’user de la stratégie d’itinérance pour s’imprégner lui-même des réalités du terrain. Comme un stratège aguerri, ce membre du Gouvernement Suminwa a construit sa route de la maîtrise par une approche par filière et un contrôle basé sur l’écoute des acteurs de premier plan. Après des visites guidées dans les terres des filières spécifiques, le ministre Kizito Pakabomba Kapinga Mulume a vite fait de mettre en place un plan de relance et les résultats commencent déjà à pointer à l’horizon.
Revenons d’abord à la filière du diamant industriel dont l’épicentre est à Mbuji-Mayi. Le ministre national des Mines y a effectué une visite de travail et en deux jours, il a déployé une intense activité qui lui a permis de procéder à l’évaluation de la situation à la Minière de Bakwanga (MIBA) et à animer de manière substantielle pendant deux jours, soit du samedi 24 au dimanche 25 août 2024, le Forum Sino-congolais sur les Mines, l’Économie et la Coopération, organisé sur initiative de l’Ambassade de la République Populaire de Chine en RDC.
ll n’est un secret pour personne que la situation du grand Kasaï est caractérisée par un enclavement, un manque d’infrastructures, une électrification faible qui a pour conséquence des investissements insuffisants. Au lieu de venir s’aligner à la litanie des difficultés, le ministre Kizito a été porteur de bonnes nouvelles dont le lancement officiel des travaux de construction d’une cimenterie à Katanda. D’ailleurs, la cérémonie y afférente est intervenue au cours de cette itinérance.
Pour ceux qui connaissent Mbuji-Mayi, le fait d’avoir à disposition dans les mois qui viennent une usine de production de ciment gris va certainement booster l’immobilier car, à date, le ciment coûte très cher. Nouvelle annoncée et première pierre posée, la population fut heureuse de la volonté politique du chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, exprimée en acte par le ministre national des Mines.
La deuxième nouvelle et pas la moindre que le ministre Kizito a apportée au cours de son séjour Kasaïen était celle portant sur les 70 millions de dollars américains que le Gouvernement Suminwa a décidé d’octroyer à la MIBA pour sa relance. Après autant des déboires liés à des multiples plans qui n’ont pas réussi à arrêter la descente aux enfers, le patron des Mines a exigé que les fonds à venir soient gérés de manière rationnelle avec une affection optimale. Il a fallu une visite dans les installations de cette entreprise minière pour constituer le haut niveau de délabrement de l’outil de travail. Mais avec optimiste, le ministre des Mines a appelé les uns et les autres à user de plus de rigueur.
Avec la réhabilitation des barrages Tshala I et Tshala II, et une diversification des activités économiques sur les quatre piliers à savoir, les mines, l’agriculture , les infrastructures et l’énergie, les choses vont bien avancer. Il aurait voulu voir cette partie du pays prendre de l’essor comme c’est le cas au Nord où il s’est rendu dans la même vision d’itinérance chez Kibali Goldmines (KGM), une co-entreprise entre Barrick Gold Corporation (45%), Anglo Gold Ashanti (45%) et la para-publique SOKIMO (10%).
En effet, Kizito Pakabomba Kapinga Mulume a été à plus de 220 Km de la ville historique d’Isiro à la mine de classe mondiale opérée par Barrick, société chère au PDG de Barrick, Dr Mark Bristow, également Président du conseil de gérance de la joint-venture.
Pour le Ministre national des Mines, la transformation du secteur minier ne se limite pas à l’extraction et à l’exportation des ressources brutes. Il s’agit de créer des chaînes de valeur ajoutée qui bénéficient à l’économie nationale. Toujours dans cette province, plus précisément à Durba, considérée à juste titre comme la capitale Congolaise de l’or, Kizito Pakabomba a observé les conditions d’exploitation de cette matière précieuse par Kibali Goldmines. Une occasion en or pour le Ministre national des Mines d’évaluer l’état actuel des opérations minières au regard des études de faisabilité et du cahier de charges agréé pour l’obtention des permis de développement. Le patron aux Mines a écouté les différentes difficultés rencontrées par les opérateurs miniers avant de proposer des solutions adaptées pour améliorer l’efficacité.
Dans la province du Haut-Uélé, le ministre Kizito s’y était rendu aussi pour inaugurer des infrastructures financées par une dotation représentant 0,3% du chiffre d’affaires minimum de KGM. Ces fonds qui sont inscrits dans les obligations légales des entreprises qui opèrent en RDC, visent à soutenir le développement local et à garantir que les ressources extraites profitent réellement aux communautés riveraines.
C’est dans une perspective d’accompagnement des investissements lourds qu’il a visité l’une des plus grandes mines d’or en Afrique. D’ailleurs, les chiffres indiquent que cette mine a produit 808 000 onces d’or en 2023. C’est ainsi qu’il a inauguré les infrastructures qui reflètent l’engagement de Kibali vers le développement durable. Il s’agit entre autres des écoles, des centres de santé et des routes. Cette liste n’est pas exhaustive.
Comment ne pas prendre en compte les incursions récurrentes des Mbororo, ces migrants venus du Nord, qui s’adonnent à des violences et qui sont une source de déstabilisation. Focalisé sur l’impact des Mines sur les autres secteurs de l’économie nationale, le patron aux Mines a visité AGRIMINES, une exposition de produits et matériels des fermiers et des opérateurs miniers de la province, et des plantations de café dans le cadre du projet UEFACO. Au cœur de ses discussions avec les responsables miniers, des problèmes furent soulevés dont les plus criants sont la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA), le contentieux avec la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA), le Fonds National d’Entretien Routier (FONER), pour ne citer que ces Services publics. Pour le patron des Mines, l’essentiel des solutions viendra du respect des textes dans toutes ces matières.
Au Nord-Kivu, le Ministre Kizito a appelé à la traçabilité des minerais pour maximiser les recettes afin d’aider la patrie en guerre contre une guerre d’agression injuste. C’était l’occasion pour lui d’annoncer une innovation, il s’agit de la mise en place d’une cartographie de la province en vue de situer les questions sécuritaires liées aux mines. Comment passer au Nord-Kivu sans témoigner sa solidarité auprès des populations qui sont déplacées à cause de l’insécurité ? Pour le ministre Kizito Pakabomba, le chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, tient à œuvrer pour le retour de la paix et la mise en condition d’une vie digne pour les populations. C’est au cours de cette étape qu’il a présidé la cérémonie du Genocost et au nom du Gouvernement de la République, l’infatigable Ministre des Mines a prononcé des mots puissants qui sont restés gravés dans le chef des Congolais : » Cette commémoration n’est pas seulement un temps de recueillement mais, il est aussi un temps de réflexion, un rappel brutal de ce que l’humanité est capable de commettre dans l’ordre de l’ignorance, de la haine et de l’indifférence totale (…). Je nous invite tous à travailler ensemble pour reconstruire notre Nation sur des bases de paix , de respect et de solidarité. »
Cette itinérance de restauration de la confiance l’a conduite aussi dans le Sud du pays, plus précisément à Kolwezi où il est parti dans l’objectif de s’assurer que l’industrie minière respecte les normes environnementales et maximise les retombées économiques pour la République.
Sur place, le patron aux Mines a usé du temps de visite pour avoir une réunion stratégique avec les responsables de la Générale des Carrières et des Mines (GÉCAMINES SA) en vue de discuter de la vision du chef de l’État concernant la gestion des ressources minières. Il a ainsi visité d’autres entreprises telles que Kamoto Copper Company (KCC), Metalkol, Tenke Fungurume Mining (TFM) et tant d’autres au cours des quelles visites, il a insisté sur les efforts en matière de développement durable.
On peut imaginer le volume du travail que le ministre des Mines a abattu pendant ses premiers jours où il n’y a eu aucun moment de répit, ni une quelconque période de grâce. Mais déjà, on sent une touche professionnelle caractérisée par une grande capacité d’écoute et une accumulation réelle des informations stratégiques. C’est d’ailleurs ce qui va se manifester à Beijing, en Chine, où il s’est rendu pour participer au Forum économique RDC-Chine à la suite d’une déclaration conjointe entre les Présidents Félix Tshisekedi et le président Xi Jinping portant sur la nécessité de promouvoir la coopération en matière d’investissement dans le cadre d’un partenariat stratégique.
C’est à Beijing que le ministre des Mines Kizito Pakabomba Kapinga Mulume a déployé son génie pour développer une thématique puissante à savoir, les opportunités d’investissement et le plan opérationnel de leur réalisation dans les secteurs des Mines, Ressources hydrauliques et électricité. C’est au cours de cette session qu’il a présenté les atouts dont disposent la RDC. Et à cette même occasion, Kizito Pakabomba a salué le modèle chinois qui permet à des grandes entreprises de Chine de fonctionner avec succès en RDC.
Homme des chiffres, le successeur d’Antoinette N’Samba Kalambayi a ainsi donné l’ampleur du potentiel Congolais en mettant à disposition de ses interlocuteurs des chiffres estimatifs des gisements. Ainsi, on peut dire que pour le cuivre, la RDC dispose de 75 000 000 de tonnes, le cobalt de 6 000 000 de tonnes, le Zinc de 7 000 000 de tonnes, la cassiterite de 800 000 tonnes, le wolframite de 400 000 tonnes, le lithium de 450 000 tonnes, le diamant de 700 000 carats, pour ne citer que ces métaux stratégiques.
Au regard de ces chiffres, le ministre Kizito a ainsi fait ressortir un fait important notamment, la sous exploitation des ressources disponibles qui ne pourront être valorisées sans la présence des infrastructures adéquates comme les routes et l’énergie. C’est là qu’il a développé une dimension discursive de transformer les défis en opportunités et de placer par exemple, le financement de » Inga III » et la réhabilitation des corridors logistiques pour améliorer le transport des minerais entre les zones en relation de commerce.
Profitant de l’occasion ainsi offerte, le ministre des Mines Kizito Pakabomba a rassuré les éventuels investisseurs de l’existence des politiques incitatives avec des mesures concrètes comme des exonérations fiscales, des soutiens institutionnels, de l’institution des Zones économiques spéciales (ZES) et d’un Plan de développement national qui sert de boussole aux investissements prioritaires.
Le patron de ce secteur porteur de croissance n’a pas oublié de toucher la possibilité d’une révision du Code minier de 2018 comme possibilité d’un cadre juridique stable. Au cours de ce même Forum, le ministre Kizito a, dans la foulée, clarifié le chemin critique qui conduira son secteur à répondre à la vision du chef de l’État, à savoir : » Le peuple d’abord ».
Adam Mwena Meji