Comment libérer le potentiel des services des ressources en eau en vue d’atteindre le développement durable dans le bassin du Congo, c’est sous ce thème ambitieux que l’école régionale de l’eau de l’Université de Kinshasa à travers le Centre de Recherche en Ressources en Eau du Bassin du Congo a lancé ce mardi, 10 juin 2025, au centre culturel et artistique des pays d’Afrique Centrale et Institut National des Arts à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, la deuxième édition du forum du bassin du Congo.

Réunissant des experts venus du monde entier notamment d’Afrique du Sud, d’Angola, d’Algérie, d’Allemagne, de Belgique, du Brésil, de Burkina-Faso, du Burundi, de Cameroun, du Danemark, d’Égypte, de France, du Gabon, du Ghana, de l’Inde, du Japon, du Kenya, de Malawi, du Mali, du Niger, du Nigeria, des Philippines, de la République Centre Africaine, de la République du Congo, du Sénégal, de Suisse, de Tanzanie, du Royaume-Uni, ou encore du Zimbabwe, ces assises visent à susciter l’intérêt tant de la communauté scientifique que des décideurs politiques sur le potentiel de ce grand espace, deuxième poumons écologique de la planète après l’Amazonie au Brésil en vue de promouvoir un développement durable dans la région.
Dans son mot de circonstance, le Recteur de l’Université de Kinshasa, le Professeur Jean-Marie KAYEMBE a eu à interpeller l’assistance sur la nécessité de capitaliser ces assises pour réveiller la conscience nationale sur la nécessité d’accorder un accent particulier au potentiel en eau du bassin du Congo dans le développement non seulement de la République Démocratique du Congo mais aussi de tous les pays se trouvant dans cet espace.
« L’eau n’est pas seulement une ressource, mais un levier de développement et de paix pour l’Afrique », a-t-il déclaré.
Avec 1 300 milliards de m³ d’eau par an, le Bassin du Congo représente plus de la moitié des réserves d’eau douce africaines.
Menacées notamment par la déforestation, les pollutions industrielles et les dérèglements climatiques, les ressources en eau du bassin du Congo, au lieu d’être une aubaine, tant à devenir une menace pour les populations d’où l’urgence d’inverser la tendance, a fait savoir le Recteur de l’Université de Kinshasa.
Prenant la parole, Directeur du centre de recherche en ressources en eau du bassin du Congo, le Professeur Raphaël TSHIMANGA s’est attardé lui, à présenter le potentiel des services de l’eau de ce bassin pour susciter les consciences sur la nécessité de leur valorisation.
Deuxième plus grand bassin fluvial du monde (après celui de l’Amazone) couvrant une superficie de plus de 3,4 millions de kilomètres carré, le bassin du Congo dispose aussi d’un potentiel hydroélectrique exceptionnel, évalué à 150 000 mégawatts (MW), soit près des deux tiers de celui du continent africain, dont 100 000 MW pour la RDC. Et avec une gestion intégrée de cette eau douce, la RDC et les pays de cet espace doivent devoir tout faire pour capitaliser cette opportunité, a poursuivi Raphaël TSHIMANGA.
Juste après, des intervenants ce sont succédés à la tribune pour exposer sur la nécessité d’accorder une attention particulière à ce sujet.
Le conseiller principal du Président Félix-Antoine TSHISEKEDI en la matière, Tosi Mpanu Mpanu a quant à lui rassuré sur la détermination du Chef de l’État à tout mettre en œuvre pour que la RDC puisse réellement jouer son rôle dans les équilibres planétaires notamment à travers la création du couloir vert Kivu-Kinshasa et tant d’autres initiatives.
Parmi des scientifiques venus du monde entier dont, il s’agit de celui du Brésil ou encore de France qui ont partagé leurs expériences. Pour le Professeur Fabrice PAPA , Directeur de recherche à l’institut de recherche pour le développement notamment à l’Université Columbia aux États-Unis et de Toulouse en France, le problème du bassin du Congo est qu’il reste peu étudié et donc inaccessible sur le plan de la connaissance pourtant indispensable pour susciter l’intérêt de décideurs d’où la nécessité de s’y investir.
Cette question de la gestion de l’eau est prise au sérieux par la régie de distribution d’eau, l’opérateur public du secteur de la distribution de l’eau potable en RDC.
Également invité à ces assises, David TSHILUMBA, son Directeur Général a mis en évidence les défis auxquels est confronté sa société notamment suite à l’explosion démographique du pays largement supérieur à ses capacités de production.
Au lieu de 100 millions de dollars annuel alloués par l’Etat à la Regideso, David TSHILUMBA estime à plus d’un milliard de dollar l’an sur 10 ans consécutifs pour espérer inverser la situation.
L’eau, une denrée précieuse pour la vie, elle aussi une ressource économique qu’il faudrait capitaliser, a, de son côté rappelé le Président du Conseil Économique et Social, Jean-Pierre Kiwakana bien avant le Ministre de la Recherche Scientifique, Gilbert KABANDA qui, à son tour, est revenu sur l’engagement du Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO à vouloir créer des millionnaires Congolais notamment dans le domaine de la recherche et de l’innovation technologique en invitant les participants à découvrir les différentes prouesses du génie congolais exposées au niveau de son incubateur.
Trois jours durant, les participants devront réfléchir sur les six thématiques suivantes : « eau-climat-foret-biodiversité-carbone ; eau et transition énergétique; eau agriculture élevage; eau potable, hygiène et assainissement; eau, société, santé, secteur privé et gouvernance et expériences grands bassins fluviaux tropique ».
À l’issue de ces travaux, plusieurs recommandations sont attendues et pourquoi pas la relance d’autres pistes de recherche scientifique d’après les attentes des organisateurs.
José-Junior OWAWA
