Il est de forte stature, dégageant la puissance des conquérants. Il est à l’image des nouveaux entrepreneurs congolais ceux qui sont portés par un patriotisme économique et des compétences techniques et managériales aux standards internationaux. Il est de ces congolais décomplexés qui sont à l’aise aussi bien à New York, à Tokyo, à Ibadan qu’à Kasumbalesa ou dans les forêts de l’Ituri.
Ils sont décidés à prendre en mains l’économie du Congo pour lui donner les armes de sa croissance.
Membre de la nouvelle classe d’industriels, il est passé rapidement de sous traitant dans le secteur industriel à fabricant des armoires électriques, première usine installée à Kolwezi dans le Lualaba. Il aurait pu se contenter de sa propre légende de millionnaire, mais il sait que le chemin est long pour que la vision du chef de l’État soit matérialisée totalement car des embûches existent et des obstacles doivent encore être levés pour que les congolais qui veulent entreprendre puissent évoluer dans des bonnes conditions.
Pour porter sa parole et plaider pour le secteur il s’est adressé à trois journalistes au travers d’un entretien exclusif lors de son dernier passage à Kinshasa.
Devant Paulette Kimuntu, William Kalengay et Berline O. Il a déclaré qu’à ce stade seule une application stricte des lois ad hoc peut changer la donne de l‘entreprenariat.
En parlant des lois il fait allusion à tout acteur qui est mandaté par l’État pour agir au travers des structures agréés devant encadrer le jeune entrepreneur. Pour le directeur général de Percy, le Cadre professionnel qui entoure les jeunes entrepreneurs est anxiogène et décourage plusieurs parmi les plus courageux. En décrivant le contexte d’aujourd’hui il condamne les prises à partie des certaines administrations qui agissent selon des critères non objectifs dans l’application des dispositions légales. Comment ne pas s’inquiéter quand la loi sur la sous traitance qui exige qu’elle soit appliquée aux seules entreprises congolaises est contournée par des prêtes-noms qui envahissent le milieu d’affaires et qui reprennent des pans entiers des marchés au nom de ces entreprises sous traitantes.
Avec ces manigances le piège se referme et une concurrence déloyale se développe et ploie la volonté des entrepreneurs congolais qui respectent les procédures, mais qui font face à une culture de la manipulation et des faux fuyants. Dans ces conditions comment voir émerger des vrais champions comme le souhaite le chef de l’État ? Ce sont ces réalités auxquelles nous faisons face renchérit le millionnaire congolais, car le non respect des dispositions établies est un vrai cauchemar pour des opérateurs honnêtes qui ont ramené au pays des procédures et technologies modernes de mise en place des vraies chaînes de valeur et qui estiment que des mesures correctives doivent être prises pour assainir le climat des affaires dans le secteur industriel qui peine à voir des congolais déterminés à émerger.
S’agissant des perspectives, le millionnaire congolais nourrit un espoir pour l’amélioration du cadre de travail. Il estime qu’au niveau de l’accès aux facilités, les structures d’encadrement sont bloquées par manque de moyens et surtout par l’influence des forces maffieuses qui instrumentalisent les processus de décisions pour y insérer des choix mobilisés pour des intérêts partisans. Le marché congolais est certes ouvert à tous mais le Gouvernement doit agir de manière à permettre aux entrepreneurs congolais de se positionner en pôle position pour qu’ils participent à la grande compétition mais qui sont censés porter le message du développement de la Nation. Avec la promulgation imminente de la loi sur le contenu locale, les entrepreneurs congolais seront largement sollicités pour produire de la valeur ajoutée au profit de l’économie congolaise.
Ce fut l’occasion au patron de Percy de remercier le chef de l’État pour les efforts consentis dans le cadre de l’assainissant du climat des affaires et d’avoir par une volonté affirmée donné naissance à des millionnaires. Le combat a certes gagné quelques batailles, mais la lutte est longue et demande si pas exige des sacrifices.
Robert Tanzey
