L’Observatoire de la bonne gouvernance et de l’action parlementaire (OBGAP) a exprimé sa préoccupante inquiétude quant au retour en force de la pratique éhontée des motions alimentaires qu’on observe depuis un temps dans la législature actuelle.

A en croire son Porte-parole, certains élus ont cédé à la tentation d’une gloriole personnelle en usant de cette pratique pour se payer des membres du Gouvernement central dans le but de nourrir leurs propres légendes. Certains vont plus loin en demandant carrément des avantages pécuniaires aux membres du Gouvernement de la République ou aux mandataires en les menaçant des motions d’interpellations.

Selon Maître Ruphin Tshianza, l’effet immédiat de cette pratique est de freiner l’action gouvernementale en créant dans les Ministères une angoisse du contrôle et en orientant désormais les frais de fonctionnement, voire plus, à la satisfaction des Députés nationaux embusqués.

Pour l’Observatoire de la bonne gouvernance et de l’action parlementaire, il ne s’agit pas de minimiser le rôle constitutionnel du contrôle par le Parlement bicaméral (Assemblée nationale et Sénat) mais d’encourager celui-ci à fonctionner aussi comme un motivateur de l’action gouvernementale, d’autant plus que ce dernier est son émanation.

Ce qui étonne cette organisation citoyenne, selon son Porte-parole, est le fait que plusieurs motions sont signées par des élus de la Majorité parlementaire et adressées aux Ministres de cette même Majorité au pouvoir. Majorité au pouvoir contre Majorité au pouvoir ? Motion parlementaire ou alimentaire ? Motion montée et manquée ? Tout ça pour le ventre ou le poste convoité ? Allez-y comprendre quelque chose quand le véritable Chef de cette Majorité, qui est le Chef de l’État, nomme des Ministres qui sont non contrôlés mais combattus par les mêmes membres de la Majorité.

La stratégie étant de montrer que celui qui est là, ne mérite pas et que le motionneur lui peut faire le job. Si cela ne passe pas, au moins, il peut rentabiliser ladite motion. Cette pratique digne de la maffia sicilienne ne peut continuer, selon l’OBGAP. Ce dernier attire donc l’attention des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat. Le Parlement doit veiller à filtrer ces motions pour en détecter leur degré alimentaire en barrant la route aux élus maffieux qui ont choisi d’instrumentaliser la fonction de contrôle. Dossier à suivre.

Ben Gordon Muteba

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