
Dans un communiqué court sur à peine une dizaine des lignes, la Générale des Carrières et des Mines, GÉCAMINES SA, a usé d’un ton dur et sec pour s’opposer à son partenaire dont l’intention de céder CHEMAF Ressources a été clairement exprimé par celui-ci dans un communiqué récemment rendu public. Pour la société de l’avenue Kamanyola, CHEMAF n’a pas le droit de finaliser une telle opération car, il n’est qu’un amodiataire des actifs concernés. En tant que propriétaire et amodiant, la GÉCAMINES SA, selon son Conseil d’administration, jouit d’un droit d’information préalable et d’un droit d’agrément en cas de changement de contrôle direct ou indirect. C’est donc une décision grave qui remet en cause la politique minière et industrielle menée par CHEMAF qui se doit de revoir sa copie pour harmoniser avec la GÉCAMINES SA dont les muscles déployés semblent être en acier inoxydable.
Il est quand même loin l’époque où les actifs de la GÉCAMINES SA étaient dans la rue ou le premier venu pouvait s’en approprier avec une administration nonchalante. On comprend que les nouveaux dirigeants ont décidé de respecter la vision du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui fait du Congo un projet retrouvé.
La chose est suffisamment rare pour ne pas la signaler. Dans le même communiqué, la société d’État qui revendique son droit d’agrément qui, par ailleurs, serait discrétionnaire, se dit en droit de rejeter cette opération envisagée par son amodiataire. La société d’État se réserve le droit de poursuivre l’examen, selon elle, des manquements nombreux qu’elle a retenus dans le chef de l’entreprise CHEMAF.
Allant plus loin, le Conseil d’administration qui ne décolère pas, se dit fondé de réexaminer les tenants et les aboutissants de ces amodiations. Le peu que l’on puisse dire au niveau de ce dossier, ce que les jours qui viennent seront animés par une avalanche des communiqués et contre communiqués car, la décision de la GÉCAMINES SA semble trouver sa légitimité au-delà de la Loi évoquée dans une volonté politique de restitution des actifs concédés mais mal gérés.
Le pays ne peut se permettre de vouloir accéder de manière non professionnelle aux différentes transitions qui se déploient déjà à ses pieds.

Robert Tanzey et Dieudonné Buanali

Journaliste économique et chroniqueur des ressources naturelles.