Depuis la mi-mai, la région de Bambo, dans le Nord-Kivu (RDC), est de nouveau le théâtre d’intenses combats entre le groupe armé M23/AFC et les forces armées congolaises. La ville, encerclée par les affrontements, accueille désormais des milliers de déplacés fuyant les violences, les incendies de villages et les pillages. Les témoignages font état de scènes atroces et de violences contre les civils, notamment des exécutions sommaires.

Face à cet afflux massif de déplacés, les conditions humanitaires sont alarmantes. Plus de 11 000 ménages sont hébergés par des familles locales, tandis que d’autres survivent dans des abris précaires, sans accès suffisant à l’eau, à la nourriture ou à l’hygiène. L’hôpital de Bambo, soutenu par MSF, est submergé par l’arrivée de blessés civils et de cas de malnutrition sévère. Les risques épidémiques, notamment de choléra, augmentent.

Depuis le 15 mai, plus de 1 000 familles déplacées ont trouvé refuge dans des écoles, des églises ou des abris improvisés. La saturation des structures d’accueil locales contraint les déplacés à dormir à même le sol, souvent sans moustiquaires, ni accès à une eau propre ou à des installations sanitaires. Le témoignage poignant d’un déplacé récemment arrivé à Bambo souligne la gravité de la situation : « Nous avons fui à pied, sans rien emporter. Ici, nous vivons dans des conditions indignes. » Cette pression sur une ville déjà fragilisée par les combats renforce la vulnérabilité de toute la population, déplacés comme résidents.

Médecins Sans Frontières, présente sur place, dénonce les atteintes répétées contre les structures de santé, notamment des tirs sur l’hôpital de Bambo et des impacts de balles relevés sur la maternité du centre de santé de Kabizo. L’organisation appelle à une mobilisation urgente pour protéger les civils, garantir un accès humanitaire sans entrave, et répondre à des besoins de plus en plus critiques. Sans action rapide, le Nord-Kivu risque de sombrer dans une crise humanitaire d’ampleur catastrophique.

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