À quelques heures de l’entrée en vigueur du cessez-le-feu convenu à Luanda le 30 juillet, les armes ont recommencé à gronder encore au Nord-Kivu. Depuis le 2 août, au moment où la RDC commemorait le Genocost, des affrontements violents entre M23 et groupes armés locaux ont eu lieu dans les localités de Kiseguru, Katwiguru et Kisharo où au moins huit civils ont été tués, selon des sources administratives et sanitaires ; qui ajoutent que ces localités sont passées sous contrôle rebelle. Certains des habitants ont pris la fuite vers l’Ouganda.
Ces affrontements et cette avancée des M23 ont eu lieu alors que la trêve négociée par les États-Unis était encore en cours. La situation est plus que confuse. Ce weekend, selon RFI, les rebelles ont encore gagné du terrain vers Ishasha, troisième ville-frontière plus importante de la région entre la RDC et l’Ouganda, et située à environ 200 kilomètres au nord de Goma.
Pourtant le cessez-le-feu obtenu avec la relance du processus de Luanda avait fait naître un espoir alors que plusieurs pensaient déjà en RDC et dans la région que les pourparlers s’étaient désespérément enlisés. Le nouvel accord visait pourtant à faire taire les armes dans le conflit qui oppose l’armée congolaise à la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda. L’UE et l’ONU avaient salué la signature de cet accord, demandant à toutes les parties au conflit de respecter leurs engagements.
Les rebelles ont avaient annoncé déjà ne pas être lié automatiquement aux engagements de Luanda entre la RDC et le Rwanda. Le communiqué final a d’ailleurs souligné les FDLR, sa s prononcer un mot sur le M23. L’accord prévoit un cessez-le-feu entre les parties en conflits – sans préciser lesquels – et la mise en place d’un plan de neutralisation des FDLR, des miliciens hutus rwandais. Ainsi que l’élaboration d’un plan de désengagement des forces.
Selon des sources locales au Nord-Kivu, les groupes de défense, Wazalendo, avaient également déclaré qu’à l’expiration de la « trêve humanitaire », proposée par l’administration américaine, ( 4 semaines au total), ils étaient en droit de se défendre.
Ces prises de position illustre combien la situation est volatile et le processus de paix, particulièrement fragile entre deux pays qui ne se font plus confiance et qui se retrouvent au bord d’une escalade militaire.
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com