En République démocratique du Congo, des quantités massives de gisements du cuivre ont été découverts lorsqu’une montagne s’est écroulée au Sud du pays, dans l’espace Grand- Katanga. L’événement qui est largement commenté en dehors de la RD Congo, est vécu comme un fait routinier au pays. La RDC avait été surnommée « scandale géologique » par les belges lorsqu’ils découvraient le potentiel géologique du pays.
En 2024, 118 ans après la création de l’union minière du Haut-Katanga( aujourd’hui Gécamines) la première grande entreprise industrielle d’exploitation minière au Congo, des gisements neufs continuent d’être découverts. Pour des experts, ce phénomène inattendu met en lumière la richesse minérale de la région et le vaste et riche potentiel de l’industrie minière en RDC. Au Congo, depuis 2015, plusieurs gisements ont été découverts, même dans des zones habitées, comme dans la ville de Kolwezi et dans plusieurs autres cités de la province du Lualaba, au sud du Congo où des maisons d’habitation jouxtent maintenant des gisements industriels des mines.
En novembre 2023, l’entreprise canadienne Ivanhoe avait annoncé la découverte de 21 millions de tonnes de ressources minérales avec une teneur de 3,56% de cuivre au sud de la RDC. Cette découverte était se classait troisième rang des découvertes de cuivre en termes de taille et de teneur la plus élevée au monde depuis depuis 7 ans. En 2016, d’autres gisements avaient été découverts par Ivanhoe, à Kakula, toujours dans le sud de la RDC.
Selon un ancien ministre congolais des mines, le sous-sol de la RDC avait été exploré par les colons belges à 20 % seulement. Pour poursuivre le travail de l’exploration, le gouvernement congolais a créé en 2017 le service géologique national dont le travail consiste à entreprendre des recherches pour découvrir des minerais enfouis dans le sous-sol.
La découverte de nouveaux gisements a été faite dans la région du sud de la RDC qui recouvre « la ceinture du cuivre », région minière qui va de la Zambie à la RDC. Cette zone est particulièrement convoitée pour ses ressources naturelles. La Chine et les États-Unis d’Amérique y jouent une concurrence. Actuellement, les États-Unis d’Amérique affichent leur ambition d’être actifs dans l’exploitation et le transport des produits miniers dans cette région. Les États-Unis sont à l’œuvre pour lancer le « corridor de Lobito », avec pour objectif de relier les régions riches en minerais à ce port de l’Angola.
Les ressources de cuivre qui sont généralement accompagnées des cobalts aussi sont un atout majeur pour passer d’une économie alimentée par des les fossiles, à une économie « propre ».
Plusieurs prévisions dont celle du cabinet Wood Mackenzie, prévoyaient que la RDC devait dépasser le Pérou à l’horizon 2026-2027. Le Congo a réalisé cette prédiction bien avant l’échéance donnée par le cabinet Wood Mackenzie en dépassant le Pérou en 2023. La RDC a exporté 2,84 millions de tonnes de cuivre en 2023, selon les statistiques du ministère des Mines. Le Congo est désormais classé comme le deuxième producteur mondial de cuivre, devant le Pérou. Le premier producteur mondial reste le Chili.
L’exploitation du cuivre en RDC est principalement assurée par une vingtaine de sociétés parmi lesquels le géant chinois CMOC sur les mines Tenke Fungurume et Kisanfu, le canadien Ivanhoe Mines à Kamoa-Kakula, ou encore le suisse Glencore.
Journaliste intéressé par les grands ensembles régionaux (Comesa, EAC etc), mais aussi intéressé aux questions environnementales et sécuritaires.
E-mail : patilunga35@gmail.com