Les plus grosses réserves de pétrole du continent africain se trouvent en Libye. Après des années de crise, le secteur des hydrocarbures y retrouve des couleurs : le pays a détrôné le Nigeria pour devenir le premier producteur de brut africain.
Près de 50 milliards de barils de pétrole se cachent dans le sous-sol libyen, faisant du pays la dixième réserve d’or noir au monde. Historiquement, la Libye est un gros producteur de pétrole. Avant la guerre civile de 2011, Tripoli produisait plus d’1,5 million de barils de brut par jour.
Mais avec les différentes crises qui ont secoué le pays, le secteur des hydrocarbures, qui représente pourtant la quasi-totalité des revenus fiscaux du pays, a souffert. La production était même passée sous la barre du million de barils quotidiens, d’autant que le contexte sécuritaire a freiné les investissements et fait fuir plusieurs groupes pétroliers étrangers.
Depuis, le temps a passé et le secteur pétrolier retrouve des couleurs. Dans son dernier rapport, l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) estime la production libyenne à 1,24 million de barils par jour sur le mois de mars 2024. Pour un petit millier de barils, la Libye détrône donc le Nigeria et (re)devient le premier producteur de brut du continent.
Des problèmes structurels au Nigeria
C’est l’aboutissement de plusieurs années d’efforts, de la part du gouvernement libyen, pour augmenter l’extraction de pétrole. Il a fallu faire revenir les grandes entreprises d’hydrocarbures.
En décembre 2022, la compagnie nationale libyenne avait appelé les sociétés pétrolières étrangères à lever l’état de force majeure en raison de « l’amélioration de la situation sécuritaire ». L’Italien ENI, ou le britannique BP, ont depuis fait leur retour. En novembre dernier, c’était au tour de la Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, d’annoncer exploiter à nouveau du pétrole en Libye.
Si l’industrie pétrolière est en bonne santé dans ce pays, au Nigeria, la situation est plus compliquée. Selon l’Opep, la production a baissé d’un peu plus de 5% au mois de mars. Insécurité, corruption… les problèmes structurels s’accumulent pour le Nigeria, qui doit ainsi céder sa première place.
Par Arthur Ponchelet. Titre de Géopolis.