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La cité minière de Rubaya dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu est, depuis un temps, sous l’occupation du M23 soutenu par le Rwanda. Sur place, une exploitation et une commercialisation minière à grande échelle sont constatées au détriment de l’Etat congolais. Les matières premières, extraites en toute illégalité avec des violations des droits de l’homme et des textes régionaux en la matière, sont acheminées au Rwanda ou ailleurs, sous les noms de ces deux pays, alors qu’en réalités elles proviennent de la RDC. Une situation que déplore le gouvernement du Congo-Kinshasa, dans un communiqué signé par la ministre des Mines Antoinette Samba récemment.

Selon le ministère, l’exploitation artisanale illicite continuait dans les sites miniers de Rubaya par la population, alors que frappés par un arrêté portant retrait de permis d’exploitation 4731. « Les minerais extraits de ces sites, acheminés à Goma, n’étaient pas vendus parce que non tagués par le système de traçabilité à cause de leur origine illicite », explique la ministre dans ce communiqué. Dans l’idée de contourner cette situation, « les vendeurs de ces minerais prenaient une autre trajectoire Rubaya – Mushake (où le M23 avait, pour besoin de la cause, érigé un grand entrepôt) et de Mushake vers le Rwanda ou l’Ouganda pour traitement et exportation. Curieusement ces mêmes minerais, issus de l’exploitation illicite avec ses effets collatéraux une fois au Rwanda ou ailleurs, sont tagués et vendus normalement à l’international comme si dans ces pays il existait des blanchisseries des minerais de sang ».

Le Ministère de tutelle va autoriser une coopérative de s’y installer dans le but de mettre ensemble les exploitants pour retrablir la traçabilité de ces minerais extraits artisanalement et les remettre dans un circuit légal. Malheureusement, c’est à cet instant que le Rwanda et le M23 et Kigali vont intensifier les attaques et faire passer cette cité minière sous leur occupation, tout en autorisant les creuseurs et les négociants exercer. « ils instaurent une taxe unique de 3.000$/Tonne de Coltan et 2.000$/Tonne de cassitérite et le paiement se fait à Kigali après-vente. Par ailleurs, ils ont saisi tous les minerais destinés aux comptoirs congolais et les ont orientés vers Rwanda » lit-on. Par contre dans les mines, pour augmenter la production, Kigali a mis à contribution même les femmes enceintes et les enfants, renseigne le même document du gouvernement, qui insiste sur le fait que les minerais de la filière des 3T exportés par le Rwanda proviennent de la fraude, de la contrebande, de l’exploitation illicite et des crimes perpétrées dans la partie Est de la République agressée par ce régime du Rwanda et le M23, en violation des textes régionales.

Le ministère des Mines dit attendre de la CIRGL et du conseil de sécurité de l’ONU d’affirmer l’engagement des parties prenantes pour un approvisionnement sain, mais pas que. Il sollicite aussi un embargo contre le Rwanda qui règne en maître à Rubaya. L’objectif est de freiner les financements des conflits et atténuer les violentions de droits de l’homme sur cette contrée.

La Société civile appelle le gouvernement à rétablir l’autorité de l’Etat

Dans une déclaration rendue publique ce mardi 14 mai sanctionnant une journée de réflexion sur l’exploitation et les commerces illicite des minerais dans l’Est de la RDC, les organisations de la Société civile déplorerélent le principe de deux poids deux mesures sur la traçabilité des minerais dans la sous-région des grands laccs, dans cette situation de l’exploitation des minerais de sang.

C’est ainsi qu’au chapitre de recommandation, elles ont appelé, dans cette déclaration lue par le coordinateur de la société civile Panel des experts Dieudonné Mushagalusa, le gouvernement congolais à ne ménager aucun effort pour user de tous les mécanismes juridiques internationaux et régionaux en vue de recouvrer ses droits face à cette injustice criante dont notre pays souffre; de restaurer pleinement l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national et de rendre attractif les villes de l’Est en matière de négoce des minerais (3T).

Aux partenaires de la RDC, la société civile congolaise les invite à exiger aux Etats membres de la CIRGL de respecter leurs engagements face aux mécanismes internationaux et régionaux auxquels ils ont souscrits, le cas échéant, appliquer le régime des sanctions aux récalcitrants.

Elles invitent en effet les consommateurs finaux des produits miniers d’éviter l’hypocrisie dans l’achat, l’approvisionnement et la consommation des minerais dits minerais de sang. Enfin aux organisations de la société civile, d’user tous les mécanismes pour dénoncer toutes les injustices observées et les violations massives des droits de l’homme enregistrées face à l’exploitation et le commerce illicite des minerais.

Fiston Oleko

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